Si Yaya Jamneh était peint comme un dictateur, Adama Barrow son successeur à la tête de la Gambie est en passe de lui ravir la vedette. Depuis son installation à la tête du pays par une large coalition de la CEDEAO alors que le processus électoral était pendant, le Président Barrow a démontré aux gambiens de multiples facettes. Pour avoir refusé de lui apporter un soutien politique pour la prochaine présidentielle, les deux anciennes vice-présidentes se sont vues retirer le service de sécurité qui veillaient sur elles.
L’actuel opposant Ousainou Darboe n’est pas le seul ancien vice-président dont le service de sécurité a été retiré. Depuis deux jours, les deux anciennes vice-présidentes Fatoumatta Jallow Tambajang et Isatou Njie Saidy ont également perdu leur protection de sécurité VIP que leur confère leurs rangs.
Cest lundi aux premières heures de la journée que les agents de sécurité postés aux résidences de Mme Fatoumata Jallow Tambajang et Njie Saidy ont été retirés. Les officiers sont retournés dans leurs unités respectives. La garde rapprochée qui leur était affectée depuis des années, a également été retirée. Pourtant, les deux anciennes VPS avaient récemment renseigné que la sécurité assignée à leurs maisons serait retirée le 11 mars 2021, d’après le responsable de la sécurité mais, les officiers ont été retirés avant même la date prévue.
Si aucune raison n’a été donnée pour le responsable de la sécurité présidentielle, pour les proches des deux anciennes vice-présidentes sous Yaya Jamneh et Adama Barrow, sont en train de payer le prix cher pour avoir refusé tout soutien au Président Adama Barrow candidat à sa propre succession.
« C’est extrêmement grave de voir un président agir de la sorte en utilisant les moyens de l’État comme sa propriété personnelle », déclare Halifa Sallah, député. Pour l’un des principaux tombeurs de Yaya Jamneh, « Cette pratique est inélégante et même Jammeh ne descendait pas aussi bas. Pour preuve, durant son magistère, l’ancien président Sir Dawda Jawara bénéficiait de tous les avantages d’un ancien chef d’état ».
Joint au téléphone, Lamin Touray dit ne pas être surpris par l’attitude du Président Adama Barrow mais s’inquiète, « Le moment choisi pour retirer la sécurité des deux anciennes vice-présidentes n’est pas adéquat. Aujourd’hui, la Gambie fait face à une insécurité notoire avec des bandes armées qui attaquent régulièrement des commerces et des domiciles de personnes nanties ».
Amsatou Barrow