@Atlanticactu.com – En prolongeant le couvre-feu de huit jours, le gouvernement semble résolu à lutter fermement contre la propagation du virus qui vient de dépasser le cap des 500 victimes depuis l’apparition du premier cas en mars 2020. Et pour cela, le président Macky Sall serait dans une logique de prolonger la fermeture des salles de sport, plages, bars, boites de nuit fermés à Dakar et Thiès jusqu’en avril … Si l’information était confirmée, le coup serait très dur pour les professionnels de la restauration, dont les établissements sont fermés depuis.
C’est par l’arrêté 06-01-2021-00030 que Antoine Félix Diome le ministre de l’intérieur a annoncé la fermeture des restos, bars, hôtels, salles de sport… à Dakar et Thiès, après la décision du président Macky Sall de décréter l’état d’urgence assorti du couvre-feu le 5 janvier face à une recrudescence des cas de Covid-19. Auparavant, c’est son prédécesseur à la Place Washington qui avait au mois de mars 2020, pris une décision similaire avant de lever les restrictions au mois de juin après de violentes manifestations partout au Sénégal.
Il va falloir encore patienter quelques mois… Selon des informations obtenues par Atlanticactu, les bars, restaurants pourraient potentiellement fermer jusqu’en avril…à minima dans les régions considérées comme l’épicentre de la pandémie. Selon « plusieurs sources proches de la gestion de la pandémie et en contact avec le Palais », le gouvernement s’est déjà fait une religion.
Si la plupart des établissements concernés sont plus proches du dépôt de bilan, c’est une nouvelle qui pourrait donner le coup de grâce à plusieurs bars, boites de nuit, restaurants ou hôtels. Après une année 2020 déjà grandement chamboulée par la crise sanitaire, 2021 promet encore des difficultés pour les restaurateurs. L’hypothèse la plus optimiste, correspondrait à une réouverture au mois d’avril.
En attendant, les professionnels du secteur de la restauration, dont plus de 15.000 salariés sont à un demi chômage depuis mars 2020, attendent la prochaine prise de parole ou le prochain arrêté du ministre de l’intérieur. En attendant, l’ombre de la faillite se profile…
Le gouvernement tablerait pour le moment sur cette échéance, pour contenir la propagation du Covid-19 et notamment une nouvelle vague de contaminations avec le variant britannique qui est déjà à nos frontières avec un premier cas décelé en Gambie voisine, qui inquiète beaucoup l’exécutif. Selon un expert de santé, « Ce pic de contaminations arriverait au Sénégal au mois de mars et, face au déficit criard de lits et au doute sur le vaccin, le Président Sall n’a que l’alternative de la prévention pour parer au plus pressé ».
Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire, les bars, night-clubs et autres restaurants ont payé un lourd tribut : fermé une première fois lors de la 1ère vague entre mars et le juin 2020, l’ensemble des professionnels du secteur a de nouveau dû tirer le rideau le 06 janvier, après avoir essayé avec les fêtes de fin d’année, qui leur ont permis de réaliser une petite partie du chiffre d’affaires annuel.
Mobilisés, les professionnels du secteur ne comptent pas cette fois-ci se taire et mourir. Ils ne manqueront pas de faire entendre leur voix, par une lettre ouverte adressée au président de la République, comme l’ont fait les artistes. D’ailleurs, ils réclament notamment des mesures sur les loyers, les charges patronales ou encore le chômage partiel pour leur permettre de tenir le coup. Mais malgré plusieurs mesures annoncées, une moitié des professionnels pourraient se déclarer en faillite dans un avenir proche.
Cheikh Saadbou Diarra