L’affaire de la cocaïne saisie en Gambie le week-end dernier n’a pas fini de révéler ses secrets. Après l’arrestation de Mr Sherif Njie, la DLEAG chargée de la lutte contre le trafic de drogue, s’était mis sur la piste du principal suspect, le sieur Banta Keïta titulaire d’un passeport français numéro 17CE91360. Mais, certaines autorités n’ont pas apprécié que la presse en ait fait ses choux gras et ont mis sur la touche un officier qui menait l’enquête.
Le sieur Banta Keïta à qui serait destiné la cargaison de cocaïne saisie le week-end dernier au port de Banjul, se trouverait déjà à Bissau, selon des sources policières. Alors que les éléments des Narcotics le recherchaient à Fajara et aux alentours de Sénégambia où il avait ses habitudes, l’homme le plus recherché de la Gambie, avait réussi à franchir la frontière entre Giboro et Selety au Sénégal.
Le lendemain de la saisie, de drogue, la police qui avait installé une souricière au domicile du suspect, a appréhendé un couple qui entrait dans la maison. Questionné sur les raisons de leurs présence, le couple a servi une version pas du tout convaincante aux policiers avant de devenir plus conciliants une fois au poste de police. Sur place, la dame Fatou Njie reconnaîtra « être venue à la demande de Banta Keïta qui lui avait demandé de lui garder certains bagages à son domicile ».
Les policiers tombent sur un téléphone dont le répertoire contient les numéros de téléphone et noms de plusieurs sommités de la sous région. Ce faisant, la DLEAG convoque la dernière personne à être jointe par ce téléphone
Pour avoir convoqué et entendu un citoyen malien qui s’occupe des affaires immobilières d’un chef d’état, l’un des officiers police qui ont réussi l’opération de saisie de la cocaïne, a été écarté de l’enquête.
Selon notre source, « À peine le sieur S. Diarra a été somme de venir dans nos locaux pour répondre à certaines questions que les pressions ont commencé. Pourtant ce monsieur non seulement, figure sur le téléphone du fugitif Banta Keïta mais, est connu pour être en relation d’affaires avec le destinataire de la drogue ».
« Des pressions qui ont libéré le sieur S. Diarra qui aurait quitté la Gambie dans les heures suivantes », renseigne la même source. Mais, le plus grave, « Aucune autorité n’a daigné se déplacer ou communiquer sur cette opération qui est unique en Gambie », peste la source.
Aujourd’hui, le malaise est grandissant en Gambie avec le silence et l’impunité sur des affaires de drogue qui finissent toujours par des arrangements. Ce qui pousse certains à s’interroger sur le pourquoi du silence du gouvernement de Barrow à ce sujet. Et qu’y a-t-il à cacher en premier lieu?
Pour la majorité des gambiens, le Conseil suprême islamique et l’église doivent respectivement condamner publiquement le trafic de drogues et, exiger du président que la justice fasse son travail.
Amsatou Barrow