@Atlanticactu.com – En recevant le communiqué de la visioconférence des chefs d’état de la CEDEAO se prononçant sur le coup d’état au Mali, le président autoproclamé de la Guinée Bissau s’est distingué dans une diatribe à l’encontre des présidents élus démocratiquement comme le guinéen Alpha Condé et l’ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Le « Général » Umaru Embalo soutient que ces deux dirigeants doivent être considérés comme des putschistes dès lors qu’ils prétendent à un troisième mandat.
Si le président sénégalais Macky Sall s’est signalé en invoquant, «le coup de force contre un Président démocratiquement élu constitue une violation du protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance», la logique aurait voulu que M. Sall aille plus en s’attaquant aux dirigeants qui ne respectent pas les décisions des instances de la CEDEAO qui sont régulièrement piétinées. Au Sénégal, les cas de Khalifa Sall et Karim Wade sont encore présents à l’esprit. Pareil en a Côte d’Ivoire où Alassane Dramane Ouattara a déchiré l’acte d’adhésion à la Cour Africaine qui avait annulé le mandat d’arrêt contre l’opposant Guillaume Soro.
Si le président sénégalais a ramé à contre courant des autres chefs d’état qui militaient pour une intervention militaire, l’invité surprise, l’autoproclamé président de la Guinée Bissau Umaru Embalo a soulevé l’ire de certains chefs d’états quand d’autres se tordaient de rire. Lors de la visioconférence de la Cedeao consacrée au coup d’État au Mali, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, n’a pas hésité à malmener certains de ses pairs ouest-africains, selon des indiscrétions faites à Atlanticactu.
Dans les hautes sphères politiques ouest-africaines, Umaro Sissoco Embaló est décidément un chef d’État à part. Le Bissau-Guinéen participait jeudi 20 août à la visioconférence de la Cedeao consacrée au coup d’État ayant eu lieu au Mali deux jours plus tôt. Et il n’a pas hésité à prendre le contre-pied de certains de ses homologues.
Lors d’un premier tour de prise de parole des chefs d’État, alors que Mahamadou Issoufou,président en exercice de la Cedeao, rappelait la nécessité de condamner le coup d’État et qu’Alassane Ouattara et Alpha Condéaffichaient leur soutien à Ibrahim Boubacar Keïta, qu’ils espèrent toujours réinstaller à la présidence malienne, Sissoco Embaló a jeté un froid lors de l’assemblée virtuelle.
En effet, si le président bissau-guinéen s’est déclaré favorable à la condamnation du coup d’État au Mali, il a ajouté que la Cedeao devrait adopter la même attitude pour « tous les coups d’État ». Et d’ajouter que, selon lui, « les troisièmes mandats » étaient également des coups d’État.
Cheikh Saadbou Diarra