Les discussions entre la junte au pouvoir au Mali et les représentants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont pris fin lundi sans avoir permis de préciser la composition d’un gouvernement de transition, a déclaré Ismaël Wagué, porte-parole de la junte.
Il a expliqué que les émissaires de la Cédéao allaient rendre compte aux chefs d’Etat et de gouvernement de la région avant un sommet qui doit avoir lieu au Mali cette semaine, tout en soulignant que la décision définitive sur la période de transition serait prise par « les Maliens ».
Les pourparlers de Bamako se déroulaient sous la menace de sanctions visant le nouveau Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), qui a arrêté la semaine dernière le président Ibrahim Boubacar Keita.
La branche locale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a toutefois rouvert ses portes lundi.
Avant l’annonce de l’arrêt des discussions, quatre sources ayant eu des contacts directs avec des participants avaient rapporté que celles-ci portaient entre autres sur un calendrier précis de transition politique et sur les personnalités appelées à exercer le pouvoir.
Deux sources ont précisé qu’une proposition de période de transition d’un an, comparable à celle qu’a connue le Niger après un coup d’Etat en 2010, était sur la table.
Une autre source a dit que la junte souhaitait donner la priorité à des réformes plutôt qu’à la tenue d’élections, ce qui pourrait aboutir à une période de transition plus longue.
Ismaël Wagué a démenti lundi les informations de RFI selon lesquelles le CNSP souhaitait une transition étalée sur trois ans avec un gouvernement dominé et dirigé par l’armée.
Un diplomate africain chargé de la surveillance des négociations a déclaré que la Cédéao était favorable à une transition « courte » privilégiant la convocation d’élections dont serait issu un gouvernement constitué de civils auquel il reviendrait de mener des réformes.