@Atlanticactu.com – Le paisible village de Kombo Sanyang est en proie à des manifestations qui opposent les autochtones à des pêcheurs sénégalais longtemps établis sur place. Tout serait parti d’une tentative de vol qui a mal tourné, selon les informations en notre possession. Et dans l’interpellation d’un des supposés voleurs, un natif de Gunjur a été mortellement poignardé, déclenchant des hostilités sans précédent.
Toujours, selon plusieurs sources ayant pris langue avec Atlanticactu, le présumé voleur travaille à l’usine chinoise de farine et d’huile de poisson située à Sanyang Beach, distante de quelques kilomètres. Ayant réussi à s’échapper de le foule, le supposé voleur qui est accusé d’avoir causé la mort de l’un d’entre, a créé une situation délétère.
Les jeunes de ce village balnéaire ont commencé à protester en incendiant le poste de police de la ville avant de marcher vers la plage pour incendier l’usine de farine et d’huile de poissons qu’ils accusent d’avoir recruter des ressortissants sénégalais qui non seulement, ne respectent pas la législation gambienne mais, commettent des crimes dans la communauté qui les a accueillis.
A cela, il faut noter que depuis plus de deux ans, les habitants de ces villages côtiers et frontaliers aux villages sénégalais de Niafrang, Abéné et kafountine, ne voyaient pas d’un bon œil le recrutement de sénégalais dans les unités transformatrices chinoises. Ces industries qui sont devenues de véritables fléaux pour l’environnement en Gambie, sont combattues par les populations soutenues par des ONG et associations.
La présence des sénégalais dans les industries chinoises de transformation d’huile et de farine de poissons de Kartong et Sanyang, ont été les facteurs déterminants dans la violence perpétrés sur les pêcheurs
Si la mort de Gibril Cesaay a déclenché les hostilités, la menace planait depuis longtemps sur les pêcheurs et la communauté sénégalaise basée à Sanyang et Gunjur. Des menaces confirmées par l’un des responsables des pêcheurs sénégalais en Gambie, Ibrahima Diene. Selon ce dernier, « Nous avions été avertis que des gambiens allaient s’en prendre à nos compatriotes qui travaillent dans les usines chinoises et qu’un projet de détruire leurs biens, était en gestation ». Et révélera Ibrahima, « La veille de l’incident, plusieurs piroguiers avaient préféré migrer vers Kafountine autrement les dégâts seraient inconsommables ».
Pour Lamin Camara, l’un des principaux opposants aux usines chinoises en Gambie, « Nous ne sommes pas contre les sénégalais mais nous ne pouvons accepter qu’ils aident non seulement les chinois à piller nos ressources et détruire notre environnement encore moins, terroriser les populations par des vols violents ou des viols sur nos sœurs ». Il sera suivi par Omar Jarju un autre acteur de la lutte contre l’implantation des usines chinoises qui dira, « Aujourd’hui, avec le laxisme des policiers sur les incidents antérieurs, cela a conduit à la mort d’un des nôtres ».
Au moment où nous mettons en ligne, de violents affrontements opposent les policiers de la PIU qui font usage de grenades lacrymogènes aux jeunes qui veulent détruire l’usine et les pirogues des pêcheurs sénégalais.
Nous suivons les évolutions de cette affaire…
Amsatou Barrow