L’affaire fait grand bruit depuis quelques semaines en France et risque d’emporter plusieurs personnalités avant le post Coronavirus. Le scandale d’État des respirateurs médicaux est avéré ! Avec plus de 8000 respirateurs non conformes entre les mains sans compter la salée enveloppe dégagée pour l’acquisition, Paris cherche à se débarrasser d’une marchandise indésirable dans l’hexagone. Atlanticactu a appris que des « courtiers » proches des cercles du pouvoir, cherchent à fourguer une partie de ce matériel à des pays le Sénégal.
En proie à un manque criard de respirateurs, le Sénégal cherche à densifier le parc existant qui peine à couvrir la demande. Récemment, le Pr Moussa Seydi, Chef du Service des Maladies Infectieuses du Centre Hospitalier Universitaire de Fann en visite à Ziguinchor avait jeté un pavé en disant tout haut ce que tout le monde savait déjà : manqué de respirateurs dans la région qui accumulait les cas positifs au Coronavirus.
Le ministre de la Santé avait réagi en « déboulonnant » deux appareils dans la capitale pour les acheminer rapidement à Ziguinchor. Comme il s’agissait juste d’une opération de saupoudrage comme savent du bien le faire nos dirigeants, il fallait également « rhabiller Paul après l’avoir déshabillé ». C’est ainsi que les services du ministère de la Santé se sont mis à la recherche d’appareils respiratoires disponibles sur le marché en cette période où quasiment le système sanitaire mondial avait exprimé une forte demande.
Malheureusement, l’annonce faite de l’achat de 100 respirateurs risque de tourner au cauchemar. Car, si ces appareils ont été achetés en France, il va s’en dire qu’ils ne seront d’aucune utilité au personnel soignant dans la mesure où Paris qui avait commandé 10.000 modèles de respirateurs est obligé de se séparer de 8.500 qui ne sont d’aucune utilité en réanimation hospitalière.
Le scandale d’Etat des respirateurs médicaux produits par le consortium Air Liquide, PSA, Schneider Electric et Valeo est avéré ! Paris aurait trouvé des clients en Afrique de l’Ouest pour fourguer sa camelote. Le Sénégal en achetant 100 nouveaux respirateurs n’est-il pas tombé dans le piège ?
En début de pandémie, la France qui est accusée d’impréparation avec un déficit notoire de respirateurs, avait passé une importante commande. Sur les 10 000 modèles commandés pour un montant total de 30 millions d’euros, 8500 modèles de type Osiris facturés 25,5 millions d’euros (3000 euros / unité) soit 2 millions de francs Cfa ne seront pas utilisés dans la lutte contre le Covid-19.
Ce faux semblant d’unité industrielle aurait pu être évité si tous les efforts n’avaient pas été mis pour écarter les Spécialistes (Professeurs et Médecins), Techniciens de santé, organisations syndicales, seuls à savoir ce que signifie une production essentielle qui sauve des vies.
Pour Philippe Martinez, le Secrétaire Général de la CGT, « En laissant croire que la fabrication de ces respirateurs était essentielle et stratégique, l’État et ses complices industriels ont délibérément organisé le hold-up de l’argent public dont les otages sont les travailleurs, les soignants, les malades et l’ensemble de la population ».
Comme le confirment les témoignages de nombreux médecins et personnels soignants , ces respirateurs ne sont d’aucune utilité en réanimation hospitalière.
« Force est de constater que même en pareille situation, il ne faut jamais croire aux sirènes et belles intentions du capitalisme qui n’a d’autre projet que de trahir la confiance de ceux qui les écoutent », clame Philippe Martinez.
Très amer, le patron du puissant syndicat déplore, « L’effet d’annonce selon lequel Air Liquide va quadrupler sa production de respirateurs artificiels avec ses amis PSA, Schneider Electric et Valeo a eu un effet immédiat : Celui de faire remonter le court de l’action des industriels engagés dans ce consortium ! ».
Air Liquide s’est associé à PSA, Valeo et Schneider Electric pour produire 10 000 respirateurs artificiels. Mais certains de ces modèles ne sont pas utilisables pour ventiler des patients atteints de Covid-19, révèle l’enquête de la cellule investigation du Comité Scientifique.
Comme dans toute guerre, il y a un branle-bas de combat. A la mi-mars, sur son flanc droit, le gouvernement est sous le feu des critiques pour n’avoir pas pu livrer suffisamment de masques aux personnels soignants. Il doit donc reprendre l’avantage et pour cela après les « dégâts » de la sortie du Pr Seydi à Ziguinchor, il fallait rapidement trouver des respirateurs pour les hôpitaux. Encore faut-il les doter du matériel qui doit aller avec.
Dans la précipitation, le gouvernement doit faire attention sur le choix des respirateurs à acheter. Autrement, les structures sanitaires se retrouveront avec du matériel inutilisable. D’ailleurs, sur son site visité par Atlanticactu, Air Liquide décrit ce modèle comme un « ventilateur de transport léger et simple d’utilisation ». Autrement dit, un appareil qu’on utilise dans les ambulances, mais pas dans les salles de réanimation. Il s’agit des modèles Osiris 3 qui n’apparaît que dans la cinquième catégorie, la toute dernière. Il n’est jugé utile que dans les cas de transports les plus simples, mais pas pour une salle de réanimation où sont traités les malades à risques.
Une information qui inquiète Dr B. S qui officie au niveau du Centre de Diaminiadio. Répondant à notre question, « Ce n’est clairement pas, pour être pudique, un respirateur adapté à la prise en charge d’une détresse respiratoire aiguë compliquée ». Et, de préciser, « On a un peu l’impression qu’on a fait un effet d’annonce pour montrer qu’on était capable d’acheter 100 respirateurs. Mais personnellement je n’utiliserai pas un Osiris en réanimation pour l’avoir côtoyé en France . C’est très clair ».
Et le médecin de nous expliquer son expérience, « Si vous vous en servez pour un syndrome respiratoire aigu, vous avez un risque de tuer le patient au bout de trois jours. Parce que ce n’est pas fait pour ça. Les malades du Covid ne sont pas faciles à ventiler. Il faut des respirateurs performants avec des systèmes de contrôle des pressions et des volumes. Au mieux, on peut s’en servir pour transporter un patient une demi-heure pour un scanner, mais c’est le maximum qu’on puisse demander à cet appareil », précise-t-il en parlant de l’Osiris.
En conclusion, « Voilà pourquoi il est dangereux des politiciens décider de tout. On n’a pas été sollicité pour rendre un avis sur quel respirateur privilégier pour une production d’urgence ».
Si les 100 respirateurs proviennent de ce lot de 8500 en France, il va s’en dire que nous allons vers un nouveau scandale qui va conforter ceux qu’il ne cessent d’alerter sur la transition du Coronavirus vers un CovidBusiness.
Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)