« Il est troublant que le sort de M. Cissé demeure un mystère quatre mois après son enlèvement », a déclaré Alioune Tine, cité dans un communiqué de l’ONU.
« Je me joins à l’appel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a demandé aux autorités maliennes de redoubler d’efforts pour le faire libérer », a-t-il ajouté.
A la tête d’une délégation de 16 personnes se rendant à Koumaira, dans le cercle de Niafunké, Soumaila Cissé et ses accompagnants sont attaqués le 25 mars entre 16h et 17h par des hommes armés qui les ont kidnappés. Les autres membres de la délégation sont libérés quelques jours après. Mais lui est encore entre les mains de ses ravisseurs.
Saluant la mise en place par Bamako d’une cellule de crise pour coordonner les efforts de libération de Cissé, M. Tine a souligné, toutefois, que « conformément à ses obligations internationales, le Mali doit intensifier ses efforts pour rechercher et localiser M. Cissé ainsi que pour éclaircir le sort qui lui a été réservé et le lieu où il se trouve afin d’obtenir sa libération le plus rapidement possible ».
Le Mali a connu nombre d’enlèvements depuis le début de la grave crise sécuritaire qu’il traverse depuis 2012, qu’il s’agisse de Maliens ou d‘étrangers dont on reste sans nouvelles. Depuis janvier 2020, au moins 99 enlèvements ont été documentés par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
« J’exhorte les autorités maliennes, avec l’aide de la communauté internationale, à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la protection des civils, y compris contre les enlèvements, et à obtenir dans les meilleurs délais la libération d’autres personnes qui restent à ce jour entre les mains de leurs ravisseurs », a déclaré M. Tine qui a également appelé à ce que les responsables des enlèvements répondent de leurs actes.
Par ailleurs, M. Tine a invité les Maliens à mettre fin à des mois d’instabilité qui affecte le pays de la région du Sahel. « J’appelle les filles et les fils du Mali à puiser dans les ressorts profonds de leur culture et de leur histoire les remèdes appropriés pour surmonter ensemble par le dialogue et dans la paix cette grave crise qui menace leur pays et la sous-région », a déclaré le fondateur D’Afrikajom Center et ancien directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.