Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne et de l’Union africaine entament ce jeudi à Bruxelles leur 6e sommet de deux jours, dans un esprit de renouvellement de leur partenariat. Les investissements en Afrique seront à l’honneur pour marquer d’une pierre blanche ce partenariat qui se veut approfondi.
Quarante dirigeants de l’UA et 27 de l’UE, accompagnés de leurs délégations, prennent part à ce sommet attendu de longue date, le dernier remontant à celui d’Abidjan (Côte d’Ivoire) en 2017.
Ils participeront à sept tables rondes thématiques qui leur donneront l’occasion d’avoir des échanges interactifs avec des experts dans leur domaine.
Jeudi, la première table ronde sera consacrée à la « finance pour une croissance inclusive et durable ». L’objectif sera de construire un soutien progressif afin d’accélérer la croissance durable et des emplois décents en Afrique. Les questions de vulnérabilité, de dette des pays africains et des financements internationaux seront également au coeur de cette table ronde.
Les défis énergétiques, les infrastructures, la connectivité, le transport et le changement climatique seront débattus lors de la 2e table ronde. « Les dirigeants analyseront les possibilités d’accélérer la connectivité de l’Afrique, comment favoriser l’accès des citoyens à l’énergie propre abordable, mais aussi de faire en sorte qu’il y ait des investissements durables pour une transition juste », a-t-on indiqué mercredi de source européenne.
« Nous allons soutenir la 11e stratégie en matière de transport pour tous les modes de transport: terrestre, aérien, voies navigables », a-t-on ajouté. Ceci permettra à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) d’avoir des facilités d’approvisionnement.
Renforcer la coopération stratégique UE-UA en matière de paix, de sécurité, de sécurité maritime et de gouvernance sera l’objet de la troisième table ronde. L’UE souhaite construire avec l’Afrique, dans une approche holistique et intégrée, des architectures sur ces thèmes.
L’UE compte renforcer son soutien aux opérations de paix en Afrique. Elle va renforcer aussi la cybersécurité et la lutte contre le terrorisme. « Nous voulons également renforcer nos efforts de prévention des conflits, renforcer l’Etat de droit, les droits fondamentaux et lutter contre les violences contre les femmes », a-t-on indiqué de même source.
Le secteur privé fera la part belle de la quatrième table ronde. Les deux partenaires échangeront sur le thème « comment mieux connecter les services, les entreprises africaines aux sociétés de l’UE ». Un an après l’entrée en vigueur de la ZLECA, le soutien à cette zone d’intégration économique sera également abordé dans les discussions.
Soutenir l’industrialisation en Afrique demeure la question clé du décollage économique du continent. Les dirigeants africains et européens discuteront de solutions novatrices et de bons instruments de financement.
Un dîner des chefs d’Etat et de gouvernement présents, suivi d’un concert aux Beaux-Arts de Bruxelles avec la participation du chanteur sénégalais Youssou N’Dour, clôturera cette première journée.
Vendredi, les partenaires se retrouveront dès 10h autour d’une table ronde dédiée à l’éducation, à la culture, à la formation professionnelle, à la mobilité et à la migration. Les questions telles que la migration légale sûre, renforcer la lutte contre les passeurs et la traite des êtres humains seront abordées.
Une autre table ronde sera consacrée à « l’agriculture et le développement durable », afin d’activer le potentiel agricole en Afrique, lutter contre l’insécurité alimentaire et accélérer la transformation du système alimentaire de ce continent.
Soutenir les systèmes de santé, la production de vaccins en Afrique et accélérer la production des vaccins contre le nouveau coronavirus feront l’objet de la troisième table ronde de cette journée.
L’UE poursuivra sa solidarité internationale contre la pandémie. « Les Etats membres se sont mis d’accord pour partager 700 millions de doses de vaccin d’ici la mi-2022 » avec l’Afrique, a-t-on souligné de source européenne.
Enfin, l’UE compte mobiliser plus de 150 milliards d’euros en investissements publics et privés pour financer ces besoins de l’Afrique qui lui permettront de se développer et d’assurer un mieux être de ses populations.