Pris dans une bataille judiciaire entre la Libye et un groupe koweïtien, le jet privé de l’ancien dictateur est bloqué sur le tarmac de Perpignan depuis sept ans. Un des proches du défunt Guide libyen devenu chef d’état d’un pays africain, avait essayé de se l’approprier mais, face aux preuves fournis pour les koweïtiens, la justice française a classé sans suite la demande de ce président.
Que fait le jet privé de Mouammar Kadhafi à Perpignan ? Endommagé et confisqué par les milices libyennes à la chute du dictateur en 2011, cet Airbus A340 est depuis au cœur d’un imbroglio judiciaire qui le contraint à rester bloqué à l’aérodrome perpignanais depuis 2014, raconte CNN, en ce mois de février 2021. Selon la chaîne américaine, le jet est toujours entretenu en état de navigabilité aux frais de Sabena Technics – auparavant EAS Industries, firme spécialisée dans la maintenance et la réparation aéronautique.
Son histoire avec la France remonte à 2012 : à l’époque, le fuselage de l’avion avait été endommagé par des tirs et des éclats d’obus mais l’intérieur, très luxueux, était toujours intact. Il avait alors volé jusqu’à Perpignan dans le but d’être remis en état et avec la possibilité de le transformer en avion de ligne classique, comme cela avait été fait avec l’avion du dictateur tunisien Ben Ali. Finalement, en 2013, le gouvernement libyen a récupéré l’aéronef pour son propre usage, mais dans un contexte de guerre civile, il est ensuite retourné en France en mars 2014.
A la même période, l’Etat libyen a été condamné à verser 930 millions de dollars de dommages et intérêts au groupe koweïtien Al Kharafi, après l’annulation d’un deal commercial concernant la création d’une station balnéaire de luxe. Ce groupe a donc tenté de saisir l’avion de Kadhafi, évalué à 60 millions de dollars en 2013. Mais le tribunal de grande instance de Perpignan a refusé, estimant que l’appareil appartenait à une nation souveraine et ne pouvait pas être confisqué de la sorte. Depuis, l’avion prend la poussière sur le tarmac catalan aux côtés de deux autres jets présidentiels africains, ceux du Bénin et de la Mauritanie. L’A340, vieux de 25 ans et très gourmand en carburant, a vu sa valeur chuter ces dernières années et il pourrait être difficile à revendre.
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