Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Pape Sané
Ils étaient peu nombreux à penser que le président Macky SALL, en fin de magistère, allait franchir le Rubicon d’envoyer son principal opposant en prison alors qu’il venait de gagner en estime après l’annonce de sa non candidature à un troisième mandat illégal. Non seulement, Ousmane SONKO a été placé sous mandat de dépôt mais un communiqué du ministre de l’intérieur Antoine Félix DIOME, a également annoncé la dissolution de Pastef et la vente de tous ses biens. Mais, un autre coup beaucoup plus pernicieux est en gestation du côté du pouvoir, la révocation des Maires et Présidents de Conseil départemental issus de Pastef.
Même avec la dissolution annoncée de Pastef, le pouvoir n’est toujours pas satisfait. Pour cause, Pastef dispose de 24 députés à l’assemblée nationale et 52 Maires depuis les élections locales et législatives de 2022. S’il est quai impossible de destituer les députés de Pastef élus sous la bannière de la coalition Yewwi Askanwi, à moins de dissoudre l’assemblée nationale en septembre 2024, selon l’article 87: de la constitution, il est plus facile de procéder à la révocation des présidents d’exécutifs locaux (Mairies, Conseils départementaux).
Dans cette « traque », la ville de Ziguinchor figure en pôle position dès mairies à placer sous délégation spéciale. « Écoute, nous sommes en politique et le Code général des collectivités territoriales prévoit la dissolution des Conseils municipaux et départementaux », renseigne Souleymane Diallo, membre de l’APR. Ce dernier de nous apprendre sous le sceau de la confidence, « Si un un collectif met en cause le fonctionnement de la municipalité et demande la mise en place d’une délégation spéciale, nous exigerons du président Macky Sall de prendre un Décret dans ce sens ».
Ousmane SONKO l’actuel Maire de Ziguinchor considéré comme l’un des challengers sérieux à la succession du président Macky Sall, risque de voir la Mairie qu’il dirige lui filer sous le nez. En vue de l’élection présidentielle de 2024, malgré qu’il soit emprisonné, le pouvoir a lancé déjà la bataille et les coups bas ont commencé à pleuvoir avec la dissolution de Pastef et la convocation et/ou l’arrestation tour azimuts du dernier cercle de fidèles de Ousmane SONKO.
« Du côté du camp de Pastef, on accuse les responsables du pouvoir soutenus certainement par des membres de Yewwi Askanwi d’être ceux qui alimentent cette politique de déstatbilisation. Ce qui est constant, les responsables de l’APR et de BBY et leurs conseillers municipaux veulent mettre fin au règne de Ousmane Sonko de la mairie et y installer une délégation spéciale. »