vendredi, 22 novembre 2024 18:49

Sénégal | Diplomatie : Aïssata Tall Sall sort du bois

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Venue défendre le vote de quatre (4) projets de lois pris en compte par son ministère hier, mardi 12 avril, le chef de la diplomatie sénégalaise a évoqué plusieurs sujets d’actualité. Aïssata Tall Sall a abordé le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, qui reprendra après deux années de gèle à cause de la Covid-19. Elle a également expliqué la position sénégalaise sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’opération militaire au Sud du pays a été aussi commentée.
SENEGALAIS BRUTALISE EN ITALIE : l’état prend en main l’affaire
La vidéo virale qui circule sur internet montrant un ressortissant sénégalais brutalisé par la Police italienne, au moment de son arrestation à Florence, n’est pas appréciée par les autorités sénégalaises. Après le communiqué condamnant cette bavure policière, dimanche dernier, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, à travers sa patronne, Aïssata Tall Sall, promet un suivi juridique de l’affaire. «Notre souci, c’est le suivi. La Police municipale de Florence a porté plainte contre le concerné pour refus d’obtempérer donc, il y’a déjà leur plainte qui est en cours. A la victime, Pape Demba Wagne, nous lui avons demandé de porter plainte  également», a-t-elle annoncé hier, mardi 12 avril. Le chef de la diplomatie sénégalaise d’expliquer ainsi que, «pour que la plainte de l’Etat du Sénégal puisse être recevable, il faudrait que la victime qui a directement subi le préjudice le fasse d’abord». Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur d’ajouter : «nous allons la suivre jusqu’au bout parce que ce n’est pas la première fois». Dans sa démarche condamnant également la violence exercée sur notre compatriote, Aïssata Tall Sall signale qu’en l’absence de l’ambassadeur de l’Italie à Dakar, son chargé d’affaires a été convoqué. «Nous avons reçu le chargé d’affaires à qui on a demandé des explications. Par sa voix, la représentation diplomatique italienne s’est excusée et a regretté ce qui s’est passé», a-t-elle dit. A signaler que les parlementaires, surtout ceux de la diaspora, ont longuement interpellé le ministre sur la question. Ils ont souhaité que le suivi ait lieu car, les victimes sénégalaises de bavures à l’étranger sont nombreuses et les responsabilités ne sont pas toujours situées.
RETRAIT DE LA DELEGATION GENERALE DU CONVOYAGE DES PELERINS : En attente de son quota, l’Etat dit non aux privés
Le royaume d’Arabie Saoudite n’a pas encore notifié au Sénégal le nombre de pèlerins qu’il lui est permis de convoyer à La Mecque, dans ce contexte de baisse de la capacité d’accueil aux lieux saints de l’Islam à cause de la pandémie de Covid-19. «Nous ne savons pas combien sera le quota, on va le savoir incessamment. Moi aussi j’ai lu dans la presse que nous avons entre 4800 et 5000 pèlerins. Au dernier pèlerinage, nous étions à peu près 12800 pèlerins. Il y a aussi que l’Arabie Saoudite, en raison de la pandémie, a limité les pèlerins à 1 million», a soutenu le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, à l’Assemblée nationale hier, mardi 12 avril 2022. Toutefois, tient-elle à préciser, «le Sénégal est respecté par le royaume d’Arabie Saoudite, en sa qualité de grand pays musulman. Je suis convaincue qu’en discutant avec les autorités saoudiennes, nous n’aurons que le meilleur. On ne peut pas avoir notre quota passé, mais on ne sera pas desservis. Nos services, Mame Baba Cissé qui s’occupe particulièrement de la question et le Délégué général au pèlerinage, Abdou Aziz Kébé, sont en train d’y arriver». Cependant, le ministre a indiqué, dès maintenant, que le quota qui sera disponible ne sera pas laissé exclusivement aux voyagistes privés. «Je compte sur le sens de la mesure et de la pondération des voyagistes pour que nous puissions nous entendre. Dire que les quotas sont faibles et l’Etat doit se désengager, on ne peut le faire. Il intervient pour pondérer les prix, ne pas laisser les pèlerins à la merci des voyagistes». Il y’a aussi, continue-t-elle, que la Délégation générale au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam s’occupe de l’organisation avec le royaume d’Arabie Saoudite. Yaye Mame Albis, député et voyagiste privé en avait fait la requête. Cela permettrait à son avis aux privés de mieux juguler les pertes causées par les deux années d’inactivité.
SUSPENSION DE LA RUSSIE DU COMITE DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU : Aïssata Tall Sall explique l’abstention du Sénégal
«Le 7 avril, à l’Assemblée générale des Nations Unies, on devait voter une Résolution pour suspendre la Russie du Comité des droits de l’homme. Le Sénégal s’est abstenu. Nous avons mis en place, à Genève, une Commission internationale d’enquête sur les exactions en Ukraine. Cette commission n’ayant pas fini son travail, nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu des exactions ou des violations des droits de l’homme, pour suspendre la Russie». Cette déclaration est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur qui répondait aux députés lors du vote de plusieurs projets de lois défendus par son département. Aïssata Tall Sall de poursuivre : «Quand nous l’avons dit au président de la République, il a demandé à l’ambassadeur du Sénégal aux Nations Unies de faire une explication de vote pour justifier la position sénégalaise. Sur l’Ukraine, nous avons une position constante. Nous sommes pour le respect du droit international et de l’inviolabilité des frontières». D’ailleurs, le ministre confirme que le président Macky Sall s’est entretenu avec le président ukrainien, sur demande de ce dernier, pendant plus d’une vingtaine de minutes. Le requérant a expliqué son souhait d’échanger avec le président Macky Sall, en insistant sur les conséquences de la guerre dans son pays sur les produits consommés au Sénégal. En réponse, Macky Sall a fait état de sa vision et l’a invité à faire dans la médiation avec son adversaire russe. Le chef de la diplomatie sénégalaise est aussi revenu sur l’entretien que le président Macky Sall a antérieurement eu avec son homologue Russie, Vladimir Poutine.
TRAFIC DE BOIS ET ECOULEMENT DE LA PRODUCTION DE CHANVRE INDIEN DES REBELLES EN GAMBIE : En finir, sans diplomatie !
La Gambie ne servira plus de lieu de commerce de billons de bois coupés dans la forêt de la Casamance et de chanvre indien aux bandes armées au Sud du pays. Le Sénégal est décidé à en finir avec ce trafic nuisible à la dernière réserve forestière du pays. Face aux députés hier, mardi 12 avril, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a engagé la totale responsabilité du Sénégal dans ce trafic, tout en promettant le déploiement de la force nécessaire pour mettre un terme à cette mafia. «Quand on a commencé cette opération de démantèlement des bases rebelles, ce qui a été le plus impressionnant, c’est les champs de chanvre indien. Il n’y a pas un seul périmètre de chanvre indien en Gambie. Tous les champs sont au Sénégal. Quand nos Forces Armées survolent le territoire avec les drones, toute la verdure de chanvre indien se trouve au Sénégal. Nous ne pouvons plus l’accepter. Tout le bois qui est coupé en Casamance est amené ailleurs. Donc, la culture de chanvre indien, c’est chez nous, le trafic pareil. Et les trafiquants aussi, c’est nous. En conséquence, nous devons prendre des décisions et croyez-moi, le président (Macky Sall) est ferme là-dessus. On a démantelé les bases, on démantèle les champs et le trafic ; puis, les militaires vont s’installer pour que cela ne se reproduise plus. Nous sommes dans ça et nous allons aller jusqu’au bout», a-t-elle mis en garde.
EVASION FISCALE : Accord sénégalo-tchèque pour lutter contre la double imposition
Le Sénégal et la République Tchèque ont décidé d’accroitre leur coopération en matière de lutte contre l’évasion fiscale. L’Assemblée nationale a voté hier, mardi 12 avril 2022, le projet de loi n°42/2021 autorisant le président de la République à ratifier la Convention entre le Sénégal et la République Tchèque en vue d’éviter la double imposition et de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu signé à Dakar, le 22 janvier 2020. Selon Aïssata Tall Sall, cette loi, une fois mise en œuvre, permettra de lutter contre la double imposition en matière d’impôts sur le revenu et sur la fortune, sans créer la possibilité de non-imposition ou d’imposition réduite par l’évasion fiscale ou la fraude fiscale. La convention vise les personnes assujetties à l’impôt dans un des Etats contractants et s’applique sur le revenu recouvré pour l’Etat ou ses démembrements. Pour le Sénégal, il concerne l’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt sur les sociétés, l’impôt minimum forfaitaire sur les sociétés, la contribution forfaitaire sur les sociétés, la contribution forfaitaire à la charge des employeurs et la taxe de plus-value des propriétés bâties et non bâties. Pour la République Tchèque, la Convention vise l’impôt sur le revenu des personnes physiques et l’impôt sur le revenu des personnes morales. Par ailleurs, Aïssata Sall a jugé que la Convention présente l’avantage de promouvoir les échanges économiques et commerciaux affranchis des effets pervers et restrictifs de la double imposition. Conclue pour une durée indéfinie, la Convention peut toutefois, signale Aïssata Tall Sall, être dénoncée après une période de cinq ans, à compter de la date de son entrée en vigueur qui interviendra à la date de la dernière notification, par écrit et par la voie diplomatique, de l’accomplissement des procédures internes des Etats contractants à cet effet. Aïssata Tall Sall ajoute aussi qu’avec cet accord sur la non double imposition, le Sénégal compte soutenir quelques projets dans le cadre de la modernisation du secteur aéroportuaire, en termes de réalisation d’infrastructures. Les députés ont aussi voté la loi n°02/2022 autorisant le président de la République à ratifier l’accord cadre pour la protection des investissements entre le Sénégal et la Banque Arabe pour le Développement économique en Afrique (BADEA), signé le 12 janvier 2016. Pour Aïssata Tall Sall, cet accord a pour mission, parmi tant d’autres, de solidifier les rapports avec l’institution financière qui a financé beaucoup de projets dans le pays.

DakarMatin

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