vendredi, 22 novembre 2024 08:54

Riposte au Coronavirus : pour avoir dit tout haut ce que tous chuchotent, le Pr Seydi « poussé » vers la sortie

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Qu’on l’aime ou pas , le Professeur Moussa Seydi, Chef du Service des Maladies Infectieuses du Centre Hospitalier Universitaire de Fann ne laisse pas indifférent. L’homme a été révélé au grand public lors de l’épidémie d’Ébola où sous la tutelle de l’ancienne ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck, lui et son équipe avaient réussi à juguler la maladie qui faisait d’énormes dégâts dans les pays limitrophes. Avec l’avènement du Coronavirus, le Pr Seydi est également monté au front mais, il semble ne pas bénéficier du soutien de sa tutelle comme en 2014. Était-ce parce qu’à l’époque c’était une femme du sérail qui était aux manettes ? Tout porte à croire que certains veulent le forcer vers la sortie.

Bien avant l’annonce du premier cas positif au Sénégal le 2 mars dernier, le Pr Moussa Seydi avait commencé à alerter sur la dangerosité du virus. L’OMS confirmera ce fait en déclarant le Coronavirus comme une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) avant de qu’il soit plus tard admis qu’il s’agissait d’une pandémie.

À l’époque, le Pr Seydi avait mis l’accent sur les mesures de prévention comme le port du masque et l’état d’urgence pour amoindrir les risques d’une éventuelle contamination et, d’une propagation plus tard. A l’apparition du premier cas positif, il avait insisté sur les mesures nécessaires de stopper le Covid-19.

Comme si le Pr Seydi gênait à travers ses propos, l’homme « a été mis à l’écart », selon plusieurs de ses collègues qui n’ont pas apprécié cette posture du gouvernement qui n’avait pas assez de bras valides pour lutter contre la pandémie qui prend des proportions inquiétantes depuis. Mais , le mot de trop sera prononcé par le Pr Moussa Seydi à Ziguinchor. En visite à l’intérieur du pays, il avait carrément dit « que le plateau médical existant ne pouvait faire face au Coronavirus. Seydi avait révélé plusieurs manquements » au point que son collègue et Directeur du cabinet du ministre de la santé, Aloyse Waly Diouf, a fait une sortie pour « recarder » le téméraire professeur.

« Il n’est pas concevable que Ziguinchor ne puisse pas avoir un service de réanimation répondant aux normes au cas où il y aurait des cas nécessitant une réanimation lourde », selon le Pr Seydi. Des propos qui auront l’effet d’une bombe à fragmentation obligeant le ministère à « recarder »

Face au Comité Régional chargé de la riposte du Covid19, le Pr Seydi n’a pas pris de gants pour dire ce qu’il pensait tout en encourageant ses pairs à ne pas baisser les bras. Mais, , face à la presse, il dira, « J’insiste à ce niveau. Ziguinchor ayant une Unité de formation et de recherche UFR Santé (à l’Université Assane Seck) et des professeurs de talent dans cette UFR. C’est la fausse note majeure que j’ai constatée à Ziguinchor ».

Il ajoutera à l’attention des journalistes présents, « à Ziguinchor j’ai constaté qu’il y a quelques petits problèmes au niveau des équipements. Le service de réanimation du centre hospitalier régional de Ziguinchor n’est pas du tout fonctionnel. Ce service de réanimation n’est pas construit selon les normes, alors que quand on gère ce genre de maladie on doit se préparer au pire. »

Des propos qui n’ont pas plu à la tutelle qui a rapidement envoyé au charbon le Dr Aloyse Waly Diouf par ailleurs Directeur de cabinet du ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Une sortie jugée inélégante et inopportune par de nombreux acteurs de la Santé. Et les réponses ne tarderont pas à fuser de partout pour rappeler à l’État la priorité du moment qui était de faire face au Coronavirus et non de chercher des poux à l’éminent professeur Moussa Seydi

« Nous avons besoin de connaître la vérité. Rien que la vérité » , a lancé Abdourahmane Sow l’un des initiateurs du REVOCAP par ailleurs responsable du COS/M23

Pour avoir réussi à faire sortir de sa « bulle » de Scientifique le Pr Seydi en lui demandant de communiquer au niveau des populations afin de les amener à comprendre la pandémie et son corollaire, Abdourahmane Sow ne pouvait être un simple spectateur dans ce qui apparaît nettement comme une mise à mort du Pr Moussa Seydi.

Dans une tribune qu’il a partagé, Abdourahmane Sow met en garde ceux-là qui éternuent parce que simplement Moussa Seydi a dit la vérité. Et , reprenant au vol la formule du Dr Aloyse Waly Diouf qui disait que « Le linge sale se lave en famille », le Responsable eau REVOCAP réplique sans gants, « Le linge sale doit se laver en famille. Quelque part cela a son importance. C’est certainement à cause de cette réalité que SEYDI ne nous a pas dit toutes ses vérités. »

Et Abdourahmane Sow de nous apprendre ce qui suit : Par exemple que le Pr Moussa Seydi soit injustement, sciemment et à dessein privé de logement de fonction. Alors que tous ses pairs, certains qu’il a encadrés soient bien servis. Alors que son rang hiérarchique et la législation sénégalaise lui accordent formellement ce droit incontestable.
Alors que certains anciens du secteur font de ces logements de fonction de l’Etat leur chasse gardée et y gardent leurs troupeaux de moutons.
C’est sûrement à cause de cette réserve et par humilité qu’il ne se vante pas d’avoir acquis des milliards pour le financement d’un nouveau bâtiment équipé des Maladies Infectieuses de la part de ses partenaires et l’appui du Président de la République.

Et , la surprise du Chef , celle-là que les sénégalais n’attendaient pas, « C’est certainement à cause de cette réserve que le Pr Seydi ne nous dit pas qu’il n’est pas officiellement coordonnateur de ce Comité de riposte contre le Covid 19, mais seulement un simple membre. Une situation qui le fragilise et perturbe énormément la rentabilité de son travail au bénéfice des Sénégalais. »

Selon M. Sow, le Professeur SEYDI ne nous en dit pas beaucoup sur nombre de facteurs qui perturbent cette périlleuse mission contre la pandémie, parce qu’étant conscient des enjeux et de la gravité de la situation.

« La liste sur l’agonie du secteur sanitaire est loin d’être exhaustive. Malgré la volonté affichée et les efforts supposés de nos gouvernants. Il en reste à boire et à manger. », conclut Abdourahmane Sow.

Pape Sané (Atlanticactu.com)

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