Le groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF) a tué plus de 1 200 personnes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en 2021, ont affirmé les Nations Unies relevant une hausse de près de 50 % des exactions de ce groupe par rapport en 2020 alors que l’Etat a déployé des opérations militaires spéciales.
Dans son rapport annuel publié samedi, le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté « 738 atteintes aux droits de l’homme commises par les combattants des forces démocratiques alliés (ADF), une augmentation de l’ordre de 52% par rapport à 2020 ».
Les ADF ont été responsables de « l’exécution sommaire de plus de 1 259 personnes (958 hommes, 262 femmes et 39 enfants) en un an », souligne le rapport onusien.
En plus du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, ces massacres ont été perpétrés dans les territoires de Mambasa et d’Irumu dans la province de l’Ituri, malgré les opérations militaires et un état de siège proclamé depuis mi- 2021 par le Président Félix Tshisekedi.
La recrudescence des meurtres intervient alors que les ADF a prêté allégeance à Daesh depuis 2019 même si les chercheurs des Nations Unies affirment n’avoir trouvé aucune preuve du commandement et du contrôle de Daesh sur les opérations de ce groupe.
L’armée congolaise a annoncé avoir capturé, vendredi, le Kenyan Salim Muhammad présenté comme « égorgeur » et chargé de propagande de l’ADF par la diffusion des images des civils arrêtés ou tués à la machette.
Le groupe vise souvent des civils en représailles aux campagnes militaires contre lui. Les autorités congolaises ont, en plus de l’état de siège, lancé des opérations conjointes avec l’armée ougandaise depuis novembre dernier contre les ADF mais le seuil de la violence n’a pas baissé, d’après la société civile.