Une fuite survenue en fin juillet dans la plus grande mine de diamants d’Angola, Catoca, a rendu rouge un important affluent du fleuve Congo à la suite d’une rupture d’un déversoir pour le barrage à stériles de la mine, qui stocke les déchets de l’industrie minière destinés à rester intacts, a déclaré la vice-première ministre congolaise en charge de l’Environnement, Eve Bazaiba.
S’exprimant devant la presse, elle a déploré l’absence de réaction de la part des autorités angolaises. “L’Angola ne nous a pas fait signe, nous n’avons eu aucun retour”, a déclaré la ministre d’une conférence de presse gouvernementale tenue jeudi soir.
“Nous attendons des réparations, ils ont reconnu qu’il y a eu pollution. Nous sommes en train de prélever des échantillons pour établir des preuves”, a-t-elle ajouté.
La République démocratique du Congo (RDC) partage plus de 2500 kilomètres de frontières avec l’Angola d’où la rivière Kasai tire sa source.
La pollution est intervenue vers le 25 Juillet, selon Bazaiba, “mais c’est à partir du 30 juillet que l’eau est devenue rougeâtre, polluée, des poissons et hippopotames morts flottant sur l’eau des rivières”. Les dégâts sont “énormes”, a-t-elle déclaré, affirmant que plus 4 502 personnes sont tombées malades des diarrhées er autres infections alors que “entre 12 personnes sont mortes” à la suite de ces pollutions.
Les autorités provinciales ont interdit la consommation de l’eau de la rivière, mais « entre-temps les conséquences étaient déjà enregistrées », alors que quatre des cinq territoires de la province du Kasaï sont touchés, et que 968 000 habitants sont affectés, avec 161 490 ménages concernés, a expliqué Bazaiba.
La ministre a précisé que 40 tonnes de médicaments ont été apportées aux populations touchées et « des mesures sont aussi prises pour renforcer la distribution d’eau par la régie nationale [Regideso].
Soulignant la gravité des conséquences sur les écosystèmes qui sont affectés ainsi que sur l’économie dans cette région déjà pauvre, la ministre a évoqué le projet de “renforcer” les activités de pisciculture comme “alternative” à la « rareté” des poissons.
Le gouvernement angolais n’a fait part d’aucune réaction quant aux exigences de la RDC, ou aux faits rapportés.