De violents heurts ont éclaté dimanche soir entre les forces de l’ordre et des habitants de Niamey opposés au couvre-feu et à l’interdiction des prières collectives pour lutter contre la propagation du coronavirus, ont rapporté lundi 20 avril des habitants à l’AFP.
Les premiers incidents ont été signalés peu après 20H00 (19H00 GMT) à Lazaret, un quartier populaire de la capitale du Niger, où les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser à l’aide de grenades lacrymogènes des habitants qui s’apprêtaient à organiser une prière collective dans une mosquée, selon des habitants. L’opération a vite dégénéré en émeute. Aux cris de «la lutte continue!», «ne reculez pas!», les manifestants, majoritairement des jeunes, ont brûlé des pneus et érigé des barricades de pierres dans les rues.
20 décès depuis le début de l’épidémie
Des manifestations similaires ont été constatées dans d’autres secteurs de la ville où elles se sont poursuivies jusque très tard dans la soirée, selon des témoignages d’habitants et des images postées en direct sur les réseaux sociaux.
Tôt lundi, des jeunes garçons se sont rués sur les pneus calcinés pour récupérer les câbles métalliques qu’ils vont revendre au marché, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, totalise depuis le 19 mars 648 cas de coronavirus dont 20 décès, selon un bilan du ministère de la Santé publié dimanche soir. Le 12 avril, le gouvernement a prolongé l’isolement de Niamey du reste du pays ainsi que l’état d’urgence et le couvre-feu (19H00 à 6H00 heures du matin). Les lieux de culte et les écoles sont fermées.
Av3c Le Figaro