Le Mali et la Mauritanie ont convenu de mettre en place une mission conjointe ad hoc pour statuer sur des présumés « crimes récurrents » commis récemment contre des Mauritaniens sur le territoire malien.
La décision a été prise au terme d’une visite de deux jours, les 11et 12 mars, d’une délégation malienne de haut niveau à Nouakchott, conduite par Abdoulaye Diop ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Dans un communiqué conjoint publié samedi soir, les deux parties ont convenu de « mettre en place une mission conjointe Ad Hoc, d’établissement des faits chargée de faire la lumière sur les derniers événements de El Ataye (El Ghattaye) qui entamera son travail dans les meilleurs délais ».
Les deux parties ont souligné la nécessité « d’organiser des patrouilles conjointes le long de la bande frontalière, de partager, dans les meilleurs délais, les résultats de l’enquête diligentée par le gouvernement de la République du Mali relative aux événements du 17 janvier 2022, à Akor, de sanctionner, aussi sévèrement que la législation malienne l’autorise, les auteurs de crimes odieux ».
A cela s’ajoute « la création d’un cadre conjoint de concertation, de mutualisation et de partage d’information afin de prévenir efficacement de pareils événements ».
Selon le communiqué conjoint consulté par Agence Anadolu, « la délégation malienne a été accueillie par une délégation mauritanienne de haut niveau conduite par Hanana Ould Sidi, ministre de la Défense Nationale » ajoutant que « le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, Chef de l’Etat, a présenté ses profonds regrets quant à la disparition de citoyens mauritaniens à El Ataye ainsi que sa sincère compassion à l’endroit des familles des disparus et du peuple mauritanien.
Elle a rappelé, par la même occasion, la force des relations d’amitié et de fraternité qui unissent le peuple malien et le peuple mauritanien.
« La Délégation mauritanienne a, elle aussi, rappelé son attachement aux liens séculaires qui unissent les deux pays. Elle a, par ailleurs, souligné que, depuis un certain temps, des citoyens Mauritaniens sont victimes, sur le territoire malien, d’assassinats et d’exactions tragiques inacceptables » poursuit le document.
Pour rappel, l’armée malienne est accusée depuis quelques jours, par des sources locales mauritaniennes, d’avoir tué au moins 35 civils mauritaniens dans les localités de Bassikounou et Fassala à la frontière avec le Mali.