Les maliens qui avaient pensé en avoir fini avec la grande corruption, ne savent plus à quel fonctionnaire se fier. La corruption endémique malgré la fragilité du pays qui fait face au terrorisme, continue de braquer les maliens au point que la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali (PCC), regroupant notamment des associations maliennes, a porté plainte contre près de 8 000 agents de l’État malien qui, selon elle, ne sont pas en conformité avec la loi.
Ils sont fonctionnaires, élus, présidents d’institution… Au total, la Plateforme contre la corruption et le chômage, PCC, porte plainte contre 8 000 agents de l’État malien dans le cadre de sa croisade contre la mauvaise gouvernance.
« 8 000 personnes aujourd’hui au Mali doivent justifier leurs biens, [elles] n’ont pas fait ce travail, [elles] n’ont pas respecté la loi », estime Clément Dembélé, le président de la plateforme.
Pour lui, la corruption est le principal frein au développement du Mali : « Quand on compile les rapports, celui de la Banque mondiale, du FMI, le vérificateur général, Agency Transparency, on tombe sur le montant de 250 milliards de francs CFA détournés [380 millions d’euros] chaque année au Mali. Cela correspond à 1 250 écoles construites pour 900 000 enfants scolarisés. Cela correspond à 1 785 centres de santé. »
Et si la justice malienne ne se prononce pas rapidement, la croisade anticorruption se poursuivra devant des juridictions étrangères, confient les responsables de la plateforme.