Faure Gnassingbé, le président togolais a accepté mercredi soir la mission que lui confie le président Malien, le Colonel Assimi Goïta d’aider le pays à convaincre la Cedeao et la communauté internationale sur un compromis autour des élections qui ne pourront avoir lieu que dans 24 mois.
Une délégation de haut niveau envoyée à Lomé ces 48 dernières heures avait entre autres pour mission de porter cette demande au président togolais. On ne le saurait clairement qu’en fin de séjour de la délégation malienne lors d’un point de presse.
Abdoulaye Diop, le ministre des affaires étrangères du Mali, chef de la délégation, a annoncé avoir demandé au président togolais, sur instruction de son président, le Colonel Assimi Goïta, « d’user de son expérience et de sa sagesse pour aider à faciliter le dialogue » autour de ce délai.
Faure Gnassingbé devra ainsi aider le Mali à convaincre « les acteurs régionaux, et plus largement, l’ensemble de la communauté internationale » pour ce compromis qui « sortira le Mali de sa situation actuelle et renforcer la stabilité de la région ».
« Le Mali a fait d’énormes concessions par rapport que calendrier initial qui a été proposé à la Cedeao. Aujourd’hui, le gouvernement du Mali estime compte tenu du contexte sécuritaire, compte tenu des défis liés à la mise en place d’un certain nombre de réformes pour éviter que le pays ne tombe à nouveau dans l’instabilité, il faille considérer une période de 24 mois afin de tout mettre en place pour un retour à l’ordre constitutionnel » a indiqué Diop face à la presse.
Il a aussi affirmé que « la priorité du président Goïta, malgré les difficultés que nous avons rencontrées est d’aller vers une sortie de crise avec la tenue d’une élection transparente et crédible qui va couronner un retour à l’ordre constitutionnel ».
C’est à Robert Dussey, le ministre des affaires étrangères du Togo qu’il est revenu la responsabilité de communiquer la réponse du président Faure Gnassingbé.
« Le Togo a toujours été depuis plus quatre décennies un pays de paix et de dialogue. Il a essayé d’aider tant que c’est possible les frères et sœurs de la région ou d’ailleurs à trouver la paix. Et donc le président de la république se réjouit de cette offre, et aidera volontiers les populations maliennes, le gouvernement malien à ce que le pays aille vers des élections démocratiques et crédibles pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli » a déclaré Dussey
** Profiter de l’expérience du Togo
En choisissant de faire appel à Faure Gnassingbé, au-delà de l’engagement déjà connu du Togo aux côtés du Mali depuis le début de la crise, les autorités de transition maliennes semblent avoir été guidés par deux éléments
D’abord, explique Abdoulaye Diop, parce « le président Faure Gnassingbé est aujourd’hui le doyen des chefs d’état de la région ».
« Nous savons aussi aujourd’hui que le Togo sous son leadership a une approche mesurée, équilibrée et constructive par rapport à la gestion politico-sécuritaire de la région en générale, et surtout par rapport aux processus de transition » a-t-il indiqué
Ensuite, il affirme que le Togo a l’expérience de 15 bonnes années sous embargo et le Mali pourra donc bénéficier des conseils et orientations de ses autorités.
« Nous pensons que le Togo a la légitimité, l’expérience et la sagesse de partager sa petite expérience avec le Mali afin de pouvoir sortir de la situation dans laquelle elle se trouve » a-t-il conclu.