Quelle autre solution avons-nous que de nous retirer du Mali, estime Hervé Morin, ancien ministre français de la Défense, lors de son apparition à la matinale de la chaîne Public Sénat. Hervé Morin a comparé la situation au Mali à celle de l’Afghanistan. « On a un schéma qui s’approche chaque jour de plus en plus de ce que l’on a connu en Afghanistan », a-t-il indiqué. « On est arrivés pour combattre le terrorisme et reconstruire un Etat sur un accord politique et on apparaît de plus en plus comme une force d’occupation », a-t-il regretté.
Par ailleurs, l’homme politique a estimé qu’il n’était pas possible de rester sur place « sans accord politique ». « Continuer à déployer des forces importantes, sans accord politique, quels que soient les moyens déployés, l’équation est impossible. Il y a un moment il faut en tirer les conclusions », a jugé le président centriste de la région Normandie. Pour lui, la situation politique interne au Mali oblige à mettre fin à l’opération Barkhane. « Il y a un espace gigantesque et un accroissement des forces terroristes. On ne peut pas installer quelque chose de durable et de stable si les conditions ne sont pas réunies dans le pays », explique Morin. De même, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy avance que la France n’a pas « réussi son but de guerre et de ce fait « ne peut rester présente au Mali contre l’avis des autorités locales. « Le renvoi de l’ambassadeur de France est une rupture. Quelle autre solution avons-nous que de nous retirer ? Barkhane doit être revue de fond en comble, il nous faut nous replier sur le Niger pour pouvoir intervenir en cas d’urgence », propose encore l’homme politique. Pourtant, « on ne retire pas 5000 hommes du jour au lendemain, il faut faire ça dignement et proprement, pour arriver à rapatrier nos moyens. Ce sont des opérations très lourdes », conclut Hervé Morin.
Un débat va être organisé au Parlement français pour aborder en profondeur la question de la présence française au Mali, avait fait savoir, mercredi, le Premier ministre, Jean Castex, devant le Sénat. Cette annonce intervient après l’expulsion de l’ambassadeur de France par les autorités maliennes.