Au Mali, la grande manifestation anti-pouvoir, organisée vendredi à Bamako, a rapidement dégénérée en scènes de violences qui ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, ont rapporté des médias locaux et français.

Citant des sources hospitalières au CHU Gabriel Touré à Bamako, le site Maliweb livre un bilan d’un mort au moins et plusieurs blessés dont certains graves.

La télévision publique (ORTM) dont les locaux ont été assiégés avait cessé d’émettre vendredi soir, selon la même source.

Décrivant la manifestation qui a démarré après la prière de vendredi à l’appel de la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile, la chaîne d’information France 24 fait état de médias publics occupés, de ponts bloqués, et d’incendies sur la chaussée…

Plusieurs milliers de Maliens se sont rassemblés vendredi 10 juillet, dans le centre de Bamako, pour demander la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Cette manifestation est la troisième depuis la création le 5 juin du mouvement M5.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, rapporte encore France 24 précisant qu’au moins une personne a été tuée et 20 autres blessées alors que des édifices publics ont été attaqués, dont l’Assemblée nationale.

La grande manifestation de vendredi a été maintenue en dépit des efforts fournis par le président Keïta qui a « tenté mercredi soir un nouveau geste d’apaisement, ouvrant la voie à un réexamen de l’inversion par la Cour constitutionnelle des résultats d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme déclencheur de l’actuelle crise politique », souligne le même média, précisant qu’IBK a laissé entendre qu’une Cour nouvellement formée pourrait revenir sur cette décision, qui a profité à une dizaine de membres de sa majorité.

Le Mouvement du 5 juin mené par l’Imam Mahmoud Dicko, réclame, pour sa par, la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.

S’exprimant vendredi soir dans un message à la Nation adressé dans la soirée, le président Ibrahim Boubacar Keïta a regretté « les scènes de violence et de saccage » et « les tentatives d’occupation des Institutions et services stratégiques » en marge de la manifestaton de vendredi.

« Le bilan et les circonstances exactes des pertes humaines et matérielles reste à établir », a-t-il indiqué annonçant l’ouverture d’une enquête sur les violences aui ont émaillé cette manifestation.

Keïta a, en outre, affirmé qu’il assurera « sans faiblesse »la sécurité des biens, des citoyens et des institutions, réitérant sa « volonté de poursuivre le dialogue » et sa « disposition à prendre toutes les mesures » qui sont en son pouvoir « en vue d’apaiser la situation ».

ATLANTICACTU/ANADOLU

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