mardi, 23 avril 2024 15:19

MALI : Après le retrait de Barkhane, Wagner offre de nouveaux exploits aux FAMAs

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@AtlanticActu.com – Les maliens se félicitent du départ des militaires français de la Force Barkhane censée apporter un soutien à l’armée malienne. Depuis que le Colonel Assimi Goita s’est résolu à chasser les soldats français du territoire national, il est noté une réelle avancée militaire des FAMAs soutenus par les russes de Wagner qui est devenu la cible étrangère privilégiée de la communication des groupes terroristes, qui exploitent à fond les exactions envers les civils imputés au groupe paramilitaire russe, selon des experts.
Poussée vers la sortie par les colonels au pouvoir depuis août 2020, la France a achevé le 15 août 2022 son retrait du Mali, plus de neuf ans après le lancement de son intervention contre les groupes terroristes dans ce pays du Sahel.
Parallèlement, les autorités maliennes se sont tournées vers la Russie, et plus particulièrement, selon les pays occidentaux notamment, vers Wagne_r. Bamako dément, reconnaissant uniquement le soutien d’« instructeurs »_ militaires russes.
Mais c’est bien Wagner que le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » (Jnim en arabe), principale coalition affiliée à Al-Qaïda au Sahel, cite nommément ces derniers mois en tête d’affiche de ses communiqués.
Les opérations de Wagner sont surtout localisées dans le centre du Mali et ciblent principalement la communauté peule, dont le Jnim se présente comme le protecteur. Donc dans cette dynamique, Wagner est vraiment un ennemi du Jnim », explique à l’AFP Héni Nsaibia, chercheur au sein du Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), spécialisé dans la collecte des données relatives aux conflits.
« Il y a eu beaucoup d’affrontements du Jnim avec les forces armées maliennes et Wagner qui opèrent conjointement », précise-t-il.
« D’une certaine manière, Wagner a remplacé la France comme force étrangère dans le théâtre du conflit, même si les djihadistes ne traitent pas Wagner de Croisés comme les troupes françaises, mais plutôt de mercenaires ou de milice criminelle », dit-il.
Le Jnim s’est targué fin octobre d’avoir, grâce à une embuscade dans la région de Bandiagara (centre) contre « l’armée malienne, les mercenaires de Wagner et des miliciens pro-gouvernementaux en guerre ethnique contre les musulmans », restitué à leurs propriétaires le bétail que ceux-ci leur avaient enlevé selon lui.
Depuis des années, « les groupes djihadistes se présentent comme les défenseurs des populations contre l’armée et ses supplétifs qui, selon eux, ne font que tuer les civils », observe Boubacar Haïdara, chercheur au Bonn International Centre For Conflict Studies (BICCS).
Le recours à cet « alibi pour justifier la violence qu’ils exercent »,selon lui, leur est facilité par « l’arrivée d’éléments russes », coïncidant avec « des informations sur des exactions de civils qui se répètent et de plus en plus mortelles ».
Si la majorité des 860 civils tués au Mali au premier semestre 2022 ont été victimes des groupes djihadistes, 344, soit 40 %, ont péri lors d’opérations de l’armée, selon l’ONU.
« La population juge par rapport aux exactions commises sur les civils », prévient Binta Sidibé Gascon, vice-présidente de l’observatoire Kisal, qui défend les intérêts des populations pastorales. « Or, depuis l’arrivée de Wagner, notamment avec ce qu’il s’est passé à Moura nous assistons à une augmentation exponentielle des victimes civiles ».
Atlanticactu.com

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