La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a rapatrié samedi les corps des huit Casques bleus qui ont perdu la vie dans le crash de leur hélicoptère survenu mardi dernier dans la province du Nord-Kivu, dans le nord-est du pays.
Samedi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, peu avant le départ des corps, s’est tenue une cérémonie commémorative, en présence du secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
L’hélicoptère de l’ONU, en mission de reconnaissance dans une région agitée par la présence ces derniers jours des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), s’est écrasé mardi. Alors que l’enquête de l’ONU est en cours, l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) a accusé les rebelles du M23 d’être responsable de cette tragédie, ce qui n’est toujours pas confirmé par l’ONU.
« Chaque fois que nous nous réunissons dans des circonstances telles que celles-ci, nous reconnaissons encore davantage l’immense sacrifice que tous nos soldats de la paix tombés au combat ont fait », a déclaré M. Lacroix, lors de la cérémonie.
Prenant la parole à la même occasion, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a salué les sacrifices des Casques bleus qui ne cessent de payer le prix fort de leurs vies pour la paix en RDC.
« Ces Casques bleus ont payé le sacrifice ultime pour protéger des innocents et créer les conditions pour un environnement paisible et durable. Aux familles éprouvées, nous exprimons notre solidarité, notre empathie et notre compassion », a-t-elle souligné.
Depuis novembre dernier, les éléments du M23, qui est une ancienne rébellion neutralisée par l’armée de la RDC en 2013, ont multiplié les attaques contre les positions de l’armée en territoire de Rutshuru, au nord de la ville de Goma.
Devant le Conseil de sécurité mardi, Bintou Keita a condamné les attaques « épouvantables » menées par le M23, « ciblant des civils dans des localités proches de Rutshuru ».
« Nous devons cependant être réalistes et regarder la réalité en face. Sans une combinaison d’approches visant tout à la fois les causes et les symptômes, nos moyens et ceux des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) resteront insuffisants devant une telle détérioration sécuritaire; ceci illustre les limites inhérentes au recours aux seules opérations sécuritaires pour résoudre ces conflits », a-t-elle souligné.
Les autorités de la RDC accusent de plusieurs exactions et la reprise de la rébellion pour essayer de récupérer la ville de Goma dont elle a brièvement pris contrôle en 2013, avant d’être chassée par les FARDC appuyées par les éléments tanzaniens de la MONUSCO.
Les rebelles du M23, qui accusent à leur tour les autorités de la RDC pour le non-respect des accords de paix signés depuis 2014, indiquent qu’ils ne font que riposter aux attaques lancées depuis octobre par les FARDC contre leurs positions reconnues dans les accords de paix avec le gouvernement et les autorités de la région.