jeudi, 19 septembre 2024 21:28

L’IFAN reçoit Près de 500 Enregistrements Historiques des Tirailleurs Sénégalais

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Abdoulaye Baïla Ndiaye, le directeur de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a reçu une précieuse collection comprenant près de 500 enregistrements sonores, des métadonnées et des fiches des tirailleurs sénégalais engagés dans les colonies françaises et faits prisonniers lors de la Première Guerre mondiale en Allemagne.

Selon l’APS, cette importante collection d’archives sonores contient les voix de soldats exprimant leurs frustrations concernant les conditions météorologiques et leur désir ardent de terminer leur mission pour rentrer chez eux. Le don a été fait par le Dr Christopher Li, responsable des archives au centre pour la technologie culturelle de l’Université Humboldt de Berlin, accompagné de la chercheuse allemande Alina Januscheck, spécialisée en anthropologie culturelle et sociale, avec une expertise particulière dans l’étude de la culture matérielle à travers les archives.

Ces enregistrements, réalisés pendant la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918, fournissent non seulement un aspect sonore unique, mais également, selon le directeur de l’IFAN, des données précieuses sur ces tirailleurs sénégalais.

« Ces voix des tirailleurs sénégalais permettent de retracer l’histoire, d’analyser les cultures et les sociétés africaines du début du XXe siècle, de comprendre les dynamiques et l’évolution du langage et de préserver la mémoire collective », a indiqué le directeur de l’IFAN.

D’après M. Ndiaye, le projet avait pour but initial de promouvoir une initiative linguistique. Cependant, il était également teinté d’une approche coloniale, ce qui a conduit à une utilisation limitée des données à l’Université Humboldt de Berlin en raison de considérations éthiques et morales.

« C’est ce qui explique d’ailleurs le retour de ces enregistrements en Afrique parce que ces tirailleurs viennent des communautés africaines et par rapport aux langues parlées (Wolof, Pulaar, Maures, Baoulé, Haoussa, Hassanya, etc.) les chercheurs africains qui comprennent ces langues sont à mieux de pouvoir les exploiter et les valoriser ».

« Il y a également une question humaine et sociale parce que ces personnes appartiennent à des communautés qui ont besoin de savoir que sont devenus leurs proches partis à la guerre et dont certains ne sont pas revenus », a ajouté le directeur de l’IFAN.

Les enregistrements audio réalisés sans le consentement des soldats africains, selon le directeur de l’IFAN, contiennent des informations sur leurs conditions de vie, ainsi que, selon lui, des messages codés exprimés dans leur langue.

Cette initiative collaborative vise à rendre la recherche moins coloniale en donnant la parole aux Africains, selon le Dr Christopher Li, qui souligne que ces enregistrements ont été réalisés dans les années 1940 dans un contexte colonial.

Un financement de quarante mille euros (environ 26 181 639 francs CFA) provenant de la « Fondation des arts perdus » en Allemagne permettra à des chercheurs africains d’exploiter ces données, selon un universitaire allemand.

Les archives sonores des soldats sénégalais sont exposées jusqu’au 21 juin au Musée des civilisations noires de Dakar.

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