Guinée
Atlanticactu/ Bissau/ Maïmuna Djalò
Les Bissau guinéens avaient commencé à oublier les violences exercées sur les opposants, journalistes ou acteurs de la Société civile aux premières heures de l’installation du « général » Umaru Embalò à la tête du pays. Mais hélas, chassez le naturel il revient au galop, le député de la Nation Farid Michel Tavares Fadul (Cuca Fadul)a été sévèrement battu par les éléments de la sécurité présidentielle.
Le Parti de Renovação Social (PRS) de Guinée-Bissau a accusé des éléments de sécurité de la présidence de la République d’avoir battu un député de cette formation qui soutient la coalition PAI-Terra Ranka, actuellement majoritaire à l’assemblée nationale populaire. Le PRS a attribué « à la sécurité de la présidence de la République des actes de violences profondes et de coups » perpétrés « contre le député de la Nation Farid Michel Tavares Fadul (Cuca Fadul) ».
L’accusation a été faite dans une déclaration signée par le président en exercice du parti, Fernando Dias da Costa, dans laquelle le PRS « condamne avec toute énergie les actes mentionnés » et exhorte le gouvernement à mettre en place « un processus compétent pour déterminer la responsabilité civile et discipliner les auteurs ».
Le parti appelle également à la coopération entre le gouvernement et la présidence de la République pour promouvoir des mesures disciplinaires qui, selon elle, « devraient culminer par la révocation des agents impliqués dans l’affaire ».
Le PRS met également en garde « l’opinion publique nationale et internationale sur les conséquences qu’un acte de cette nature peut avoir ».
Le député qui se plaint d’avoir été attaqué, Cuca Fadul, a expliqué en début de semaine, lors d’une conférence de presse, que les événements se sont produits samedi, lorsqu’il filmait, avec un drone, sur l’avenue Amílcar Cabral, à Bissau.
Sur l’avenue susmentionnée les préparatifs des célébrations du 50ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée-Bissau, prévu pour jeudi, avec la présence de différents chefs d’État, ayant été annoncés, à savoir l’arrivée du président de la République du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa, ainsi que du Premier ministre démissionnaire, Antonio Costa.
Le parlementaire a dit qu’il était dans sa voiture, regardant les images qu’il avait prises de la zone, quand soudainement « des hommes non identifiés sont apparus » et un, qui était en costume sombre, a ouvert la portière de la voiture, a enlevé le drone et a commencé à voir les images
Selon lui, une autre voiture sans plaque d’immatriculation est arrivée, d’où un agent a ordonné à ceux qui étaient déjà là de le battre. Le député a décrit une « agression brutale » avec « plus de sept officiers costauds » au-dessus de lui, le frappant avec une arme à feu sur la tête et à côté de l’œil.
« Si vous savez que vous êtes un député et qu’ils vous font cela, imaginez si vous êtes un citoyen ordinaire », a-t-il ajouté.