lundi, 25 novembre 2024 01:22

Guinée Bissau : Invité par l’U.A à un séminaire sur la liberté d’expression, le « général » s’oppose au voyage de Aly Sylva

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@Atlanticactu.com – Quelques mois après son kidnapping et son passage à tabac par des hommes proches de la sécurité présidentielle, le Journaliste Aly Silva a encore maille à partir avec les autorités de Guinée-Bissau qui font pression sur l’UA pour l’empêcher de participer au séminaire sur la liberté d’expression. La proximité de Macky Sall actuel président de l’Union Africaine et Umaru Embalò y serait pour beaucoup, selon des journalistes Bissau guinéens qui ne comprennent pas cette volonté de museler une voix.
Les plus hautes autorités de Guinée-Bissau ont fait pression sur l’Union Africaine (UA) pour empêcher le journaliste Aly Silva de participer à un séminaire régional sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique lusophone. L’initiative, qui devait avoir lieu dans la ville de Praia, Cabo Verde, entre le 29 et le 31 août, a fini par être reportée sine die.
La plainte émanait du propre secrétariat de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, un organe de l’UA basé à Banjul, en Gambie. Cependant, dans le message adressé aux invités, le comité n’a affirmé que des « facteurs non liés » à sa volonté d’annuler l’événement. Par contre, la source, qui a requis l’anonymat, a directement remis en question le rôle du président de la Guinée-Bissau Umaru Sissoco Embaló, qui serait opposé à la participation du journaliste à l’initiative.
« Il est possible qu’Embaló soit intervenu dans ce sens, puisque sa proximité avec son homologue sénégalais, Macky Sall, l’actuel président de l’UA est connue. Le leader guinéen entretient également des liens étroits avec l’influenceur général Muhammadu Buhari, chef d’État du Nigeria, l’une des puissances du continent. », a déclaré la source.
Pour rappel, c’est grâce à ces soutiens qu’Umaru Embalò avait obtenu le retrait de la tête d’une mission d’observation de l’UA aux élections présidentielles à São Tomé et Prince, auxquelles il avait été invitée par l’organisation continentale elle-même, son plus grand rival politique, Domingos Simoes  Pereira , chef du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et Cabo Verde (PAIGC), la plus grande force politique guinéenne, et ancien Secrétaire de la Communauté des pays lusophones.
Joint au téléphone par Atlanticactu.com, Aly Silva, le journaliste visé par les autorités à Bissau, a confirmé les informations concernant l’opposition du pouvoir guinéen à sa présence au séminaire qui visait à promouvoir la sensibilisation et la diffusion de la Déclaration des Principes premiers de la liberté d’expression et de l’accès à l’information en Afrique, en particulier dans les États lusophones. Aly Silva considère l’incident comme le « mépris de la liberté d’expression en Guinée-Bissau ».
Contacté, le représentant de l’UA à Bissau, le diplomate sao-tomenais Ovídio Pequeno, a admis avoir été informé de l’organisation du séminaire sur la liberté d’expression mais dira-t-il,  « ignorer les manigances qui ont conduit à l’annulation de l’initiative prévue dans la capitale Cap Vert », révèle l’Express.
Pour rappel, Aly Silva est l’ancien collaborateur de l’ex hebdomadaire « The Independent », il est également l’éditeur du blog le plus populaire du pays, Consensus Dictature. Aly Silva est l’une des voix critiques les plus écoutées et courageuses du journalisme guinéen. Il a échappé à au moins deux tentatives de meurtre et, en mars 2021, a été kidnappé au milieu de la capitale, battu puis abandonné inconscient près de la rivière Geba. Malgré les sévices, il n’a pas quitté le pays.
Aly Silva est également connu pour sa proximité avec le leader de l’opposition en Guinée-Bissau, Domingos Simoes Pereira qui a été chef de gouvernement de 2014 à 2015.
L’Union des journalistes et techniciens de communication sociale de Guinée-Bissau (SINJOTECS) est au courant de l’incident et recoupe lesdits faits avec les partenaires, avant de prendre position. Pourtant, sa présidente, Indira Correia Baldé, journaliste de la délégation RTP Afrique à Bissau, s’est déclarée préoccupée par ce qu’elle considère comme une autre attaque à la liberté d’expression, dans un pays où les attaques et les persécutions de journalistes ont péri ou blessés et ce, dans la plus grande impunité même si les auteurs sont connus des autorités policières qui les considèrent comme des  « cas isolés ».
//Atlanticactu.com

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