vendredi, 22 novembre 2024 09:56

Guinée Bissau : Impunité oblige, la liste des victimes de la barbarie sous l’ère d’Umaru Embalò s’allonge

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@Atlanticactu.com – Avec des rapports du Département d’État américain qui épinglent annuellement les manquements notés depuis l’installation de Umaru Embalò par les chefs d’état de la CEDEAO, sans oublier les griefs régulièrement soulevés par les organisations de défense des droits de l’homme en Guinée Bissau, les violences contre les opposants, les Journalistes et Activistes se poursuivent. Malgré les plaintes déposées, le Procureur semble aux abonnés absents comme si une autorisation de tuer a été délivrée à certains proches du pouvoir du « général ».
Il est évident que le régime du « général » Sissoco Embaló vise à instaurer le silence des voix critiques. En près de 2 ans à la tête de la Guinée Bissau, l’ancien homme de main de Blaise Compaoré et du Mauritanien Moustapha Limam Chafi – l’homme qui chuchote aux oreilles des terroristes – a réussi avec le silence complice de la communauté internationale, à installer une psychose de la peur. Plus aucune voix discordante n’est désormais autorisée et les quelques récalcitrants, l’ont chèrement payé.
Les Guinéens victimes du gouvernement du  « général » Umaru Sissoco Embaló ont désormais opté pour certains pour le silence. L’attaques contre le député Agnelo Regala est la dernière en date et malgré l’usage d’arme à feu, c’est un silence de cathédrale. Ce qui fait dire au journaliste Aly Silva, « Il ne faut point s’attendre à des jours meilleurs en Guinée-Bissau avec un tel pouvoir ».
La liste des agressions restées impunies sous le règne du général d’opérette Umaru Embalò est longue mais, les plus marquantes sont sans nul doute, l’agression et la tentative de kidnapping du journaliste de la radio Capital FM Adâo Ramalho le 12 mars 2021 par cinq hommes armés. Ce jour-là, le journaliste guinéen avait couvert le retour au pays du chef de l’opposition, Domingos Simoes Pereira, alors exilé au Portugal. Des sources locales à Bissau ont assuré que les hommes qui ont battu le journaliste Ramalho sont liés à la sécurité de la présidence de la République, suite à des menaces anonymes sur leur émission matinale « Prime Hour ».
« Cette situation d’enlèvements, de coups de politiciens, d’opposants, de militants des droits de l’homme et de journalistes eux-mêmes [et de personnes] de différentes classes de la société guinéenne a entraîné l’impunité au sein du pouvoir et dira t’il,  « Le silence des voix critiques ou des voix qui démêlent des situations qui mettent en danger leur maintien au pouvoir, seront traquées », Adâo Ramalho
« On ne remarquerait même pas qu’il y avait en fait des gens avec des intentions malveillantes, des gens armés de menottes et même encagoulés. Ces gens avaient des armes militaires. Ils étaient masqués. Il y avait une personne qui a enlevé le masque. Et l’un des agents qui m’ont agressé », dit Adâo Ramalho. Et, précise-t-il,  « Avec l’intervention de la foule, lles hommes en uniforme ont dit se retirer de la scène et se sont enfuis se dirigeant vers le palais de la République ».
Le journaliste, actuellement au Portugal, reçoit actuellement des soins médicaux spécialisés en Espagne depuis son agression, refuse de se prononcer sur l’agression du Agnelo Regala. Selon Adâo Ramalho, « Ces gens sont partout, regardez l’agression à Lisbonne contre l’Activiste Denilson Ferreira plus connu sous le nom de Doka. Beaucoup de guinéens ont choisi de se taire face à ces injustices », selon DW.
Un autre journaliste, António Aly Silva, qui a également été kidnappé et battu à Bissau en mars 2021, affirme que la tentative d’assassinat du député « n’annonce pas de lendemains meilleurs pour le  peuple de Guinée-Bissau ».
« Toutes ces victimes ont dû quitter Bissau pour se faire soigner à l’extérieur du pays, à savoir le Portugal et l’Espagne. Cette semaine, le gouvernement portugais, par l’intermédiaire du ministère des affaires étrangères, a publié une courte note condamnant l’acte de violence contre le député Agnelo Regala, faisant référence que « le libre exercice de la démocratie doit être garanti par un environnement de sécurité et la liberté ». »
« Beaucoup de Guinéens ont choisi de quitter la Guinée-Bissau. Certains parce qu’ils sont fatigués et d’autres parce qu’ils se méfient que le pire ne se produise », a dit Aly Silva pour qui, « les États-Unis d’Amérique, à travers leur délégation en Guinée-Bissau, ont déjà attiré l’attention sur le fait que cette violence gratuite opérée par des hommes supposés proches du « général » Umaru Embalò, risque de plonger le pays dans un cycle de règlements de comptes . Et nous savons par expérience d’autres pays que lorsque les États-Unis ne cesse d’attirer  l’attention l ».
Outre les deux confrères qui ont subi le courroux du pouvoir actuel, une autre journaliste, Maimuna Bari, l’une des victimes de la dernière attaque armée contre la radio Capital FM, blessée par balle et actuellement en exil forcé au Portugal et, Sana Canté, un militant guinéen qui a été enlevé et torturé également en mars dernier par des hommes armés, ont été contactés pour donner leur avis sur la question mai, ils n’ont pas souhaité  le faire pour protéger leurs familles restées à Bissau.
Pour l’ancienne Eurodéputée Ana Gomes,  « la condamnation du ministère des affaires étrangères du Portugal ne suffit pas,  il faut aller vers les sanctions et montrer à l’opinion publique qui dirige vraiment la Guinée Bissau. Pour preuve, quand je l’ai accusé d’être lié aux Cartels et qu’il avait porté plainte, les tribunaux l’ont débouté »
L’ancienne députée européenne Ana Gomes, qui a réagi à cette attaque sur sa page Twitter, dit « ce n’est pas un cas isolé ». Elle affirme que cet acte fait partie d’une succession d’atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales qui ont été enregistrées en Guinée-Bissau, notamment lors de l’exercice du président autoproclamé Umaro Sissoco Embaló, contre lequel Ana Gomes a gagné ou récemment un procès intenté à Lisbonne par le chef guinéen de État.
« Il me semble particulièrement grave que le président autoproclamé ait été soutenu par l’Union européenne (UE) contre l’avis de l’opinion publique. « Le Portugal n’aurait pas dû soutenir cela – et l’a fait à plusieurs reprises même avec les visites du président et du premier ministre en Guinée-Bissau – un individu qui est en perpétuelle violation de la Constitution et, s’est déclaré président de la République », critique Ana Gomes .
Et Ana Gomes d’afficher son regret, « comme je le dis, la tentative de meurtre contre le député Agnelo Régala est le fruit d’une succession d’attaques graves aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales en Guinée-Bissau que nous avons vu regarder pendant cette période où Umaro Sissoco Embaló s’est déclaré président de la République ».
Cheikh Saadbou DIARRA 

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