@Atlanticactu.com – Acculé par la classe politique et la société civile sur les tenants du fameux coup d’état du 1er février dernier, le « général » sans troupes de Bissau multiplie les maladresses. Après Narcotrafiquants désignés dès les premières heures, on en sait un peu plus sur l’identité des autres assaillants qui ont auraient attaqué le palais du gouvernement à Bissau. Il s’agirait ni plus ni moins de membres du MFDC, selon le gouvernement qui admet l’implication des rebelles casamançais dans l’attaque.
C’est le porte-parole du gouvernement qui a admis ce samedi l’implication de rebelles casamançais et de « certaines personnalités » dans l’attentat perpétré mardi le 1er février dernier contre le Palais du gouvernement, à Bissau.
Pour Fernando Vaz le porte-parole du gouvernement et ministre du Tourisme, a déclaré que « l’attaque barbare » a été menée par un « groupe de militaires et de paramilitaires » et qu’elle visait « à décapiter l’État guinéen, en utilisant des personnes impliquées dans le trafic de drogue et embauchant des mercenaires, des rebelles de Casamance ».
Fernando Vaz a donné une conférence de presse avant la lecture d’une déclaration aux journalistes au ministère du Tourisme, affirmant au passage « qu’il n’y a aucune intention d’une chasse aux sorcières ou d’incriminer des innocents, mais plutôt, se baser sur des faits, des preuves et des témoignages qui coïncident avec les preuves matérielles recueillies par l’enquête ».
Le leader du PAIGC Domingo Simoes Pereira exige une enquête pour édifier les Bissau guinéens sur ce qui s’est réellement passé le 1er Février. Fernando Vaz le porte-parole du gouvernement brandit des « preuves irréfutables » sur les vrais assaillants
L’ancien challenger de Umaru Embalò à la dernière présidentielle reste circonspect par rapport au coup d’état brandi par le « général ». Pour Domingo Simoes Pereira qui condamne d’avance toutes tentatives de subversion de l’ordre constitutionnel, « Je ne suis pas convaincu par les explications de Umaru Embalò sur ce qu’il appelle coup d’état ».
Et répondant à la question de savoir s’il s’agissait vraiment d’un coup d’état, Domingo Simoes Pereira dira « Il est important de mettre en contexte le cadre dans lequel tout cela se passe. Tout se passe dans une période de scandales (affaire Airbus, signature d’un contrat illégal de partage des ressources pétrolières, volonté de dissoudre le parlement….) sans oublier une semaine de crise entre les partenaires du régime actuel, qui à travers les communications et les lettres a montré une contrariété lors du remaniement gouvernemental…
Le chef de file des députés du PAIGC n’est pas le seul à penser à une manipulation. Pour l’analyste politique Rui Landim qui ne croit pas à la version présentée par les autorités, « On dirait une histoire mal racontée. Il y a beaucoup à expliquer ici », déclare Landim dans une déclaration.
« D’abord, il y avait une information selon laquelle il y avait une clôture du palais du gouvernement qui avait sauté grâce à l’intervention de Cherno Barry alias « Cherninho » le chef de la sécurité de Umaru Embalò , mais depuis on n’a pas vu un mur ou un portail du Palais effondré. C’est un montage qui cherche à faire oublier tous les scandales du régime et légitimer la venue de soldats étrangers ». Et Rui Ladim d’enfoncer le clou, « Avec ce cinéma, toute la situation qui a été vécue depuis le mois d’octobre, avec le cas de l’avion Airbus 340, saisi à l’aéroport de Bissau et le cas du [deal] pétrole avec le Sénégal, qui n’ont pas été clarifié, passent en second plan ».
Après avoir chassé les soldats de la force ECOMIB basés à Bissau avant la fin de leur mandat, Umaru Embalò légitime le retour des mêmes soldats après le refus des généraux d’autoriser le déploiement des militaires et gendarmes sénégalais. La CEDEAO a-t-elle été encore dupée ou le syndicat des chefs d’état continue t-il de dérouler son projet ?
Avec l’annonce du déploiement prochain des troupes de la CEDEAO, la plupart des Bissau guinéens reste sceptique sur les dessous de cette décision. En effet, s’interrogent certains leaders de l’opposition, « La CEDEAO n’a pas déployé de troupes au Mali, en Guinée où au Burkina Faso où les coups d’état sont avérés. Pourquoi subitement vouloir l’imposer à la Guinée Bissau qui avait unilatéralement mis fin au mandat de l’ECOMIB ? ».
A toutes ces interrogations balayées d’un revers de main par le porte-parole du gouvernement Fernando Vaz, ce dernier révèle que les « preuves recueillies par la commission d’enquête » et qui seront remises au ministère « démontreront qu’elles sont suffisantes et irréfutables ». Et d’ajouter, « les liens des auteurs matériels de l’attentat avec certaines personnalités sont également objectivement étayés par des preuves accablantes et irréfutables ».
« Les indices de participation de personnes liées au trafic de drogue (…) sont basés sur des faits réels, documentés de manière exhaustive. Il existe des images et d’autres preuves matérielles des rebelles du MFDC qui, en temps voulu, sans perturber l’enquête, seront rendues publiques pour que chacun évaluer. », a déclaré le porte-parole du gouvernement guinéen.
Selon Fernando Vaz, « La planification de l’opération terroriste, le « modus operandi » et les objectifs recommandés, dont le groupe terroriste attaquant était exécutant, sont rapportés par les acteurs eux-mêmes, qui sont déjà sous la garde des autorités et sont étayés par des preuves collectés ».
Pape SANÉ