lundi, 29 avril 2024 13:20

France : Vers l’adoption des lois plus strictes et plus sévères pour le tout sécuritaire, la Cojep/International avertit sur les risques

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Atlanticactu/ Marseille/ Marie Pierre Dupuy
À l’issue des dernières manifestations, le président Emmanuel Macron appelle à un durcissement des lois sous la pression de l’opinion publique et l’incitation des partis racistes. Une demande rejetée par  la COJEP International qui souhaite l’abandon des politiques sécuritaires qui ne font qu’aggraver la situation et accroître les tensions.
L’ONG française, COJEP International, appelle au bon sens du président français, Emmanuel Macron, et fait des propositions pour éteindre le feu, suite aux mouvements de révolte en France après la mort de Nahel, un jeune de 17 ans.
Ainsi, dans un communiqué de presse dont Atlanticactu.com a reçu une copie, le COJEP rappelle que « l’assassinat de Nahel par la police a conduit à une révolte similaire aux émeutes de 2005, 18 ans plus tard ».
« Les images de pillages à Paris, ainsi que les mouvements de révolte dans les grandes villes et les banlieues, ont suscité l’effroi », explique le communiqué qui cherche des réponses à cette situation. .
Pour le COJEP « les politiques sécuritaires qui se sont répandues en Europe après les événements du 11 septembre 2001 ont alimenté la montée des partis racistes et ont normalisé leur présence dans le champ politique ».
« La France n’a plus assez de résilience face à ces politiques de division. Ce qui rendra sa grandeur à la France, c’est davantage de démocratie et d’État de droit.»
Regrettant que « les partis de centre droit et de centre gauche, pour ne pas perdre des voix au profit des partis d’extrême droite, ont sacrifié la démocratie et l’État de droit, dégradant ainsi la paix sociale », le COJEP observe avec amertume que « chaque jour, un nouveau parti raciste et ses prolongements, les médias mainstream et les responsables gouvernementaux critiquent, humilient, excluent et discriminent les Musulmans en raison de leur mode de vie, aggravant ainsi la rupture sociale. Les organisations et les acteurs de la société civile, avec lesquels l’État pourrait élaborer une politique commune sur l’immigration et les Musulmans, ont été délibérément isolés et marginalisés pour être écartés de la vie publique ».
Selon le communiqué, « les politiques sécuritaires ont encouragé la police à faire un usage excessif et disproportionné de la force. Sans une interprétation correcte de tous ces évènements, il ne semble pas possible de prendre les bonnes mesures pour l’avenir ».
Ainsi, « sous la pression de l’opinion publique et l’incitation des partis racistes, le gouvernement pourrait adopter des lois plus strictes et plus sévères, mais cela ne ferait qu’accroître les tensions », note le communiqué.
« Il est temps pour l’État français de changer de politique sécuritaire. Le durcissement des lois pour satisfaire une clientèle politique de droite, a plus divisé que réuni les français ».
Rappelant que le mouvement COJEP, qui promeut depuis 25 ans aux citoyens français d’origine immigrée, explique que « l’anarchie de rue et le vandalisme ne sont pas des solutions, appelle le président Macron à agir avec bon sens et partage ses suggestions quant à la voie à suivre ».
« Une nouvelle cohésion devrait être assurée en assouplissant les réglementations juridiques (la loi sur le séparatisme) qui font des musulmans français le maillon faible de la France », annonce ainsi le communiqué dans sa première proposition.
De plus, les dirigeants de COJEP ajoutent que « dans ce contexte de tension, il faut éviter de promulguer de nouvelles lois sécuritaires et des interdictions », car toujours selon le communiqué, « de telles lois restrictives finiront par nuire à la France. Les États concurrents profiteront de cette faiblesse ». D’ailleurs, pour preuve, le communiqué observe que « ce n’est pas un hasard si les émeutes après la mort de Nahel a fait oublier la révolte de Wagner ».
Enfin, le COJEP espère que « les relations entre l’État et les musulmans, qui ont été altérées par la loi sur le prétendu « séparatisme des musulmans », doivent être réorganisées de manière permanente et sans une approche autoritaire ».
« Cette rupture doit être résolue en priorité », espère, le président de COJEP International qui souhaite que « les leaders d’opinion musulmans ne doivent plus être exclus ou marginalisés, catégorisés comme islamistes, Frères musulmans, mais au contraire être considérés comme des partenaires de la solution ».

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