La France va rendre légalement un sabre historique au Sénégal et vingt-six objets du patrimoine béninois, ont rapporté vendredi des médias français et africains.

Cette décision inédite n’ouvre cependant pas la voie à la restitution de toutes les œuvres africaines pillées pendant la colonisation, souligne l’hebdomadaire « Jeune Afrique », sur son site.

Cotonou avait reçu une fin de non-recevoir quand, en juillet 2016, les autorités béninoises avaient réclamé à la France la restitution de « trésors pillés » lors de la période coloniale. Quatre ans plus tard, le gouvernement français a changé, son positionnement aussi, précise le média panafricain.

Mercredi 15 juillet, un projet de loi porté par la nouvelle ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, et le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, qui prévoit la restitution de biens culturels au Sénégal et au Bénin a été examiné en Conseil des ministres, rapporte la même source notant qu’il s’agit d’une première du genre.

Si ce projet est voté au Parlement, la loi va acter, sous un délai maximal de un an, à compter de sa publication au journal officiel, le transfert de propriété du sabre avec fourreau du conquérant El Hadj Oumar Tall, fondateur de l’empire Toucouleur qui avait été symboliquement remis – sous forme de prêt de cinq ans – par la France, au président Macky Sall, lors de la visite à Dakar du Premier ministre Édouard Philippe, indique le même média.

Emmanuel Macron avait promis lors d’une visite au Burkina Faso en novembre 2017, de rendre vingt-six œuvres au Bénin qui appartiennent au  » Trésor de Béhanzin », rappelle Jeune Afrique précisant que ces oeuvres, actuellment entreposées au Musée du Quai-Branly, avaient été pillées lors du sac des palais des rois d’Abomey par les troupes coloniales françaises.

Toutefois si la France a promis de rendre un certain nombre de biens, elle ne compte pas le faire dans n’importe quelles conditions, relève encore le média panafricain soulignant que le ministère de la Culture s’est engagé d’accompagner dans une certaine mesure les pays auxquels il restitue les œuvres d’art.

« Cela va passer par la formation professionnelle, notamment au métier de la conservation. La France exige également que les pays concernés possèdent des espaces pour conserver de manière durable les objets restitués », précise enfin « Jeune Afrique »

ATLANTICACTU/AA.

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