vendredi, 22 novembre 2024 02:22

France : Pour avoir violenté une policière, le sénégalais Ndiaga Dieye fiché par le FSPRT abattu par les gendarmes

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Ndiaga Dieye un homme âgé de 39 ans, qui s’en est pris vendredi à une policière avant de séquestrer une habitante et ensuite abattu par les gendarmes, était inscrit au FSPRT, le fichier recensant les personnes radicalisées. D’origine sénégalaise, Ndiaga faisait partie des personnes radicalisées jugées dangereuses par les services de renseignement français du fait de son accoutumance aux stupéfiants.

Les gendarmes sont intervenus pour neutraliser Ndiaga Dièye, qui a agressé une policière avant de séquestrer une habitante à La Chapelle-sur-Erdre. L’assaillant qui a attaqué au couteau une policière à La Chapelle-sur-Erdre ce vendredi matin 28 mai était connu de longue date par la police. D’origine sénégalaise, l’homme de 39 ans est né à Saint-Nazaire, deuxième d’une fratrie de huit enfants. Ses antécédents judiciaires sont nombreux : 72 mentions au total, pour des faits allant de l’usage de stupéfiants et du vol avec arme, à des violences volontaires. Sorti de prison en mars dernier, il avait été condamné par la cour d’assises du Nord à huit ans de détention après avoir séquestré, armé d’un fusil, un couple de personnes âgées à qui il espérait dérober de l’argent. Il était reparti avec la modique somme d’une centaine d’euros. Il avait entamé une trajectoire de délinquant de droit commun depuis son adolescence.

Comme l’indique Ouest France , ses séjours en prison furent aussi répétés que chaotiques. Le quotidien précise que des signes de radicalisation ont été rapportés à son sujet par ses gardiens, depuis au moins deux ans. L’homme essayait notamment «de faire entendre aux autres détenus des idées très arrêtées sur la religion», d’après l’un d’eux, mais aurait également été surpris en train de soliloquer au sujet de la sorcellerie, dans l’obscurité de sa cellule. Des fouilles ont révélé qu’il faisait entrer clandestinement en prison des livres de propagande islamique, et qu’il écrivait lui-même au sujet de l’islam radical des pages manuscrites. Il aurait également hurlé des insultes à l’égard des mécréants et des «Kouffars», et s’en est pris d’après nos informations à des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire ainsi qu’à ses codétenus, cela à plusieurs reprises.

Inscrit au fichier des personnes radicalisées et étroitement surveillées, comment Ndiaga a échappé à la vigilance des policiers ?

Ces éléments avaient conduit les services de renseignement pénitentiaire à l’inscrire sur le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), un fichier créé en mars 2015 et qui recense, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, un peu plus de 8.000 individus connus pour des positions extrêmes et susceptibles de menacer la sûreté de l’État. Ce fichier recoupe les différentes informations administratives connues sur ces personnes (lieu de résidence, antécédents judiciaires ou psychiatriques, mais aussi d’éventuels liens avec d’autres personnes radicalisées). Les personnes renseignées dans ce fichier font l’objet d’une surveillance par différents services (selon leur dangerosité estimée), allant de la DGSI à la police ou la gendarmerie. Ndiaga Dièye ne faisait en revanche pas l’objet d’une fiche S, cette fameuse mention dans le fichier des personnes recherchées, qui signale des soupçons plus précis à l’endroit d’un individu connu pour sa volonté de passer à l’acte.

En 2016, Ndiaga Dièye a également été diagnostiqué schizophrène sévère, à partir du moment où il a commencé à déclarer entendre des voix et à parler tout seul. Son ancien avocat, Me Vincent de La Morandière, qui l’a défendu dans plusieurs dossiers, a expliqué à l’AFP «avoir vu une dégradation psychologique au fur et à mesure des incarcérations.» Ajoutant même : «À un moment donné ça devenait difficile de discuter avec lui». Le procureur de la République de Nantes a quant à lui précisé qu’après sa libération en mars, «un suivi socio judiciaire a été mis en œuvre, visant à contrôler l’individu sous l’autorité du juge d’application des peines. Ce suivi avait deux finalités : une finalité sociale qui visait à lui procurer un accompagnement social et l’aider dans la recherche d’un logement. Il y avait une deuxième finalité : une injonction de soins, un suivi médical. On s’était rendu compte à l’occasion de ses incarcérations, notamment la dernière, qu’il présentait de graves troubles psychiatriques».

Ndiaga Dièye semble avoir, d’après le procureur, respecté scrupuleusement ses obligations de réinsertion et de soin en prenant son traitement et en rencontrant le service pénitentiaire d’insertion et de probation.

Avec Le Figaro

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