vendredi, 22 novembre 2024 03:28

Fête de l’indépendance : Absence des chefs d’État amis, Macky serait-il devenu infréquentable ?

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Sénégal
Atlanticactu / Dakar / Cheikh Saadbou Diarra
De mémoire, c’est bien la première fois ou l’une des rares fois où la fête de l’accession du Sénégal, est célébrée sans la présence de Chefs d’État étrangers notamment ouest-africains. Même les inconditionnels petits frères de la Gambie et de la Guinée Bissau étaient aux abonnés absents à la Place de la Nation où se déroulait le défilé civil et , militaire du 63 e anniversaire de l’indépendance. Alors que les intentions de briguer un troisième mandat illégal de Macky SALL, se précisent de plus en plus, l’absence de la communauté internationale et de l’opposition invitée à la dernière minute, créditent un isolement politique et diplomatique de celui qui avait juré Urbi et Orbi qu’il ne tomberait jamais dans le piège du mandat de trop.
Si la fête a été belle comme du reste, toutes les autres célébrations de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, les présidents Adama BARROW de la Gambie et Umaru EMBALÒ, des « petits frères » pour ne pas dire des inconditionnels  de Macky SALL et habitués à honorer de leur présence les plus petits événements organisés au Sénégal, ont prétexté des calendriers chargés.
Signes de fin de règne ou l’heure de la realpolitik pour ces présidents ouest africains arrivés au pouvoir grâce au « soutien » de Macky SALL  ? Tout semble indiquer que les manifestations de l’opposition suivies de morts, de blessés et de centaines d’arrestations, le volteface de la société civile mas, surtout les violences policières exercées régulièrement sur l’opposant principal Ousmane SONKO, ont fait l’objet d’un traitement médiatique au plan international, à telle enseigne qu’il est quasiment suicidaire de s’afficher avec l’homme fort de Dakar.
En Guinée Bissau, le « général » Umaru Embalò fait face à une vague de contestations et cherche à sortir du guêpier des législatives anticipées qui risquent d’emporter son pouvoir. Même chose pour Adama BARROW qui malgré sa réélection in extremis, a subi un revers lors des législatives et, est obligé de faire face aux attentes des populations 
Avec le report de la visite du Roi Mohamed 6, un ami du Sénégal, les voyants commençaient à clignoter au rouge. Mais, les traitements faits par la presse française des scandales du magistère de Macky SALL, les prouesses politiques de son principal opposant Ousmane SONKO désormais adoubé mais longtemps considéré comme un anti français, étaient des signes annonciateurs d’un isolement décrété quelque part sur les rives de la Seine.
Même l’ancien président Abdoulaye WADE au plus de la contestation populaire avec les manifestations du 23 juin 2011 qui avaient plongé le pays dans une violence inouïe, avait réussi lors de la fête de l’indépendance de cette année, à mobiliser plusieurs Chefs d’État africains à l’image de l’Ivoirien Laurent Gbagbo, du Gambien Yahya Jammeh, le Tchadien Idriss Déby, le Zimbabwéen Robert Mugabe, ou encore la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf. Tous ont répondu favorablement à l’invitation de celui qui était accusé de préparer une dévolution monarchique en faveur de son fils Karim WADE, tout puissant ministre du « Ciel et de la Terre », comme certains le décrivaient.
Malgré le rhume diplomatique du Roi Mohamed 6, obligé de reporter pour ne pas dire annuler sa visite officielle à Dakar et les mises en garde du président français Emmanuel MACRON, Macky SALL semble décidé à faire comme Alassane Dramane OUATTARA et Alpha CONDÉ 
Pourtant avant et après son élection à la tête du Sénégal en 2012, sous fonds de tensions politiques ayant occasionné plus de 14 morts dans des manifestations contre un troisième mandat de Me Abdoulaye WADE, Macky SALL n’avait de cesse de répéter qu’il était hors de question pour lui de tenter de briguer un troisième mandat. Même, lors du référendum organisé en 2016, le président sénégalais avait pris son bâton de pèlerin pour convaincre les différents Guides religieux « Que c’était pour éviter qu’on retomber dans les travers de 2011 qu’il organisait ce référendum ».
Que nenni, aujourd’hui face à l’histoire, Macky SALL semble vouloir se rétracter tout en « exigeant » des Guides religieux qu’ils en fassent autant. Ce qui fait dire à Abubacar MBOUP de la plate-forme And Samm Djiko Yi, « Le président SALL veut se dédire et obliger les religieux à se taire sur ces manquements à sa propre parole ».
À quelques encablures de la présidentielle de 2024, le président Macky SALL va-t-il tenir compte de la réalité des forces politiques qui, dans leur immense majorité, penchent pour le respect de la parole donnée donc, non à un troisième mandat mais, surtout la fronde internationale qui se dessine à travers ce qui apparaît comme un boycott de fait de Macky SALL ?

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