Sénégal
Atlanticactu / Dakar / Charles Gaïky DIENE
Les Forces vives de la Nation (F24), qui regroupent les partis politiques de l’opposition et de la société civile opposés à la 3e candidature de Macky Sall, dénoncent la multiplication des arrestations.
Dans un texte intitulé: «Halte aux abus dans les arrestations d’honnêtes citoyens», le F24 affirme que le Sénégal vit dans une tension ambiante marquée par des «arrestations tous azimuts depuis plusieurs mois». Malgré les appels à la paix, à la décrispation et à la désescalade, les autorités persistent et continuent d’édicter des mesures qui peuvent être assimilées à une traque des activistes, des opposants et des journalistes pour des prises de positions fondées sur la liberté d’expression, selon le document qui souligne qu’une bonne partie des personnes poursuivies le sont pour des délits d’opinion. «Ce climat de terreur entretenu est de plus en plus en contradiction avec les principes de l’Etat de droit et contribue à exacerber le climat social déjà tendu», poursuit le F24 qui précise que le régime de la garde à vue obéit à des règles strictes contenues dans les textes pénaux de la République du Sénégal. Mieux, poursuit le mouvement, toute détention doit s’inscrire dans un cadre formel et c’est pourquoi la plateforme ne saurait accepter que d’honnêtes citoyens soient victimes d’arrestations préventives dont le but est d’aller chercher, voire fabriquer ensuite des charges.
En outre, le F24 dénonce les perquisitions de domiciles, sans mandat, et regrette la banalisation et le caractère liberticide des arrestations attestées par des chefs d’accusation identiques pour plusieurs personnes visées. Le F24 rappelle aux autorités que leur responsabilité sera pleinement engagée pour les arrestations arbitraires, pour tous les actes prohibés par la loi et qui violent les droits des citoyens. Face à ces «dérives» qui menacent la sécurité des citoyens, le F24 condamne les arrestations et «détentions arbitraires» de responsables de la Société civile et de l’opposition. Le mouvement exige aussi la libération immédiate des responsables de la Société civile et militants politiques arrêtés le 22 mai 2023 au-delà de 23 heures et dont la garde à vue n’a pas été notifiée. Il demande également la libération des détenus politiques qui n’ont commis d’autres torts que d’exprimer une opinion contraire à celle de l’autorité ou de réclamer des droits élémentaires de manifestation et demande à l’Etat de respecter scrupuleusement ses obligations internationales en matière de sécurité juridique des personnes et de respect des droits humains.