Suite aux propos haineux tenus par le président Kaïs Saïed, plusieurs subsahariens avaient commencé à braver la Méditerranée pour échapper à la furie des hordes de tunisiens qui cassaient de l’africain noir. En l’espace de quelques semaines, plusieurs pirogues en partance pour l’Italie ont chaviré, faisant plusieurs morts. C’est dans ce cadre que Dakar cherche à identifier les dépouilles d’« une vingtaine » de Sénégalais qui se sont noyés fin mars dans le naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie, indique un communiqué officiel lundi.
Une mission sénégalaise s’est rendue à Sfax, point de départ dans le centre-est de la Tunisie de l’embarcation ayant fait naufrage, pour une mission d’identification des corps, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Pour le moment, « aucune des dépouilles repêchées par les garde-côtes tunisiens ne correspond à nos compatriotes » disparus dans ce naufrage survenu « dans la nuit du 23 au 24 mars au large de la Méditerranée », indique le ministère, qui ne donne pas d’indication sur le nombre de corps.
L’ambassade du Sénégal à Tunis « va rester en contact permanent avec les autorités (tunisiennes) et le Croissant rouge tunisien pour suivre les opérations de repêchage et d’identification des victimes », ajoute le communiqué.
Plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d’autres sont portés disparus depuis le violent discours, le 21 février, du président Kais Saied sur l’immigration clandestine.
Après ce discours, une partie importante des 21 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail, généralement informel, et leur logement, du fait de la campagne contre les clandestins.
La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d’immigrer clandestinement l’Europe par la mer, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa.
Mi-mars, Dakar avait rapatrié 76 compatriotes de Tunisie et de Libye voisine après les propos du dirigeant tunisien.