C’est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter le Président de la Cour Suprême bissau-guinéenne. En l’espace de 24 heures, Paulo Sanhà a pris deux décisions fortes, la première était l’invalidation des résultats du 2ème tour de la présidentielle et alors qu’on s’y attendait le moins, il donne une fin de recevoir à la Cedeao qui voulait jouer les facilitateurs. Un véritable séisme au sein de l’organisation sous régionale qui avait donné un deadline à la juridiction pour publier les résultats définitifs.
Vendredi , la Cour suprême a réitéré à nouveau la Commission électorale de se plier à sa décision de janvier dernier. Les juges redemandent donc à la commission de procéder à la vérification du procès-verbal global du second tour de la présidentielle du 29 décembre. Ainsi, le Président Paulo Sanhà, les autres membres, Rui Néné, Fernando Té, Amindo Justino Vieira, Osiris Francisco Pina Ferreira et Juca Armando Nancassa, se sont voulus très clairs quant aux prérogatives que leur octroie la Constitution.
Les résultats de la présidentielle de décembre dernier se faisant toujours attendre, Paulo Sanhà confirme l’Arrêt rendu et demande à la commission électorale de s’y tenir
La Cour suprême a une nouvelle fois demandé à la Commission électorale de procéder à la vérification du procès-verbal global. Une décision dans laquelle les juges affirment par ailleurs que toute tentative de médiation est malvenue, un camouflet pour la Cédéao.
Pour calmer les tensions institutionnelles, juridiques et politiques, la Cédéao est intervenue. Le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest a commencé par envoyer une mission ministérielle à Bissau fin janvier puis s’est prononcée sur cette affaire au dernier sommet de l’Union africaine.
La Cour Suprême évoque la Constitution bissau-guinéenne et demande à la Cedeao de faire comme L’UA c’est-à-dire respecter les décisions de la Haute Juridiction
Comme pour donner une leçon aux chefs d’état de la Cedeao, le Président Paulo Sanhà demande à la Cedeao de se limiter à ses prérogatives communautaires et de laisser la justice bissau-guinéenne mener à bon port sa mission.
C’est ainsi que lors du sommet de l’Union Africaine à À Addis, les chefs d’État et de gouvernement ouest-africains avaient invité la Cour suprême à « finaliser » ses travaux « afin de permettre la normalisation politique et institutionnelle ».
Vendredi, avant de prononcer l’invalidation des résultats du 2ème tour, nouvelle gifle à la Cedeao, la Cour suprême a fait comprendre qu’il ne lui appartenait pas, à elle, de « finaliser » quoi que ce soit, mais plutôt à la Commission électorale. Dans son jugement, elle nomme explicitement la Cédéao et s’insurge contre « toute tentative de médiation, surtout politique ».
Cheikh Saadbou Diarra
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