Mali
Atlanticactu/ Attaques jihadistes/ Serigne Ndong
Le Mali est confronté à une intensification des attaques jihadistes, menées par le Jnim, affilié à al-Qaïda, et par l’État islamique au Sahel. Ces offensives, particulièrement meurtrières, ont visé plusieurs camps militaires, causant la mort de nombreux soldats : à Dioura (23 mai), Boulikessi (1er juin), Tessit (4 juin), entre autres. Malgré cette escalade, les autorités maliennes continuent de mettre en avant la montée en puissance de leur armée, sans admettre de pertes territoriales. Le régime dénonce une « recrudescence d’attaques obscurantistes », sans pour autant en détailler les bilans, souvent passés sous silence.
Dans ce contexte tendu, le groupe paramilitaire russe Wagner, allié de l’armée malienne depuis 2021, a annoncé son retrait. Il est remplacé par le « Africa Corps », une structure officielle du ministère russe de la Défense. Ce passage de relais, amorcé depuis la mort d’Evgueni Prigojine en 2023, reste entouré d’opacité. Wagner avait joué un rôle clé, notamment dans la reprise de Kidal, mais son engagement a aussi été marqué par de nombreuses violations présumées des droits humains.
Le ministre malien des Affaires étrangères affirme néanmoins que l’insécurité a « drastiquement baissé ». Pourtant, des couvre-feux ont été instaurés dans plusieurs régions. L’armée répond par des frappes de drones, notamment à Kidal et Tessit, maintenant une stratégie essentiellement militaire.
Le Jnim a réagi au départ de Wagner en saluant ce qu’il considère comme un tournant. De leur côté, les rebelles du FLA dénoncent un simple changement de façade, entre deux entités armées accusées de brutalités.
La situation actuelle soulève une question centrale : cette reconfiguration marque-t-elle un tournant réel ou une continuité dans la spirale de violence au Mali ?