La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a annoncé qu’elle va organiser un sommet extraordinaire le lundi 27 juillet qui se penchera sur la crise sociopolitique qui secoue le Mali depuis début juin.

L’annonce a été faite jeudi par le président nigérien et président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, au terme d’une mission de médiation qu’il a menée au Mali en compagnie de quatre autres présidents de l’Afrique de l’ouest.

« Nous avons décidé de faire un compte-rendu aux autres chefs d’Etat de la Cédéao dans le cadre d’un sommet extraordinaire que nous avons décidé de convoquer pour le lundi 27 juillet », a indiqué le président Mahamadou Issoufou tirant les conclusions de leur mission devant la presse malienne et internationale.

« Au cours de ce sommet que nous allons organiser par visioconférence, je pense que la Cédéao prendra des mesures fortes pour accompagner le Mali », a-t-il ajouté, sans toutefois évoquer les positions des différents acteurs de la crise malienne à l’issue de leur rencontre avec les cinq chefs d’Etat.

Mais pour les responsables de l’opposition malienne, les discussions avec le président Mahamadou Issoufou et ses homologues de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, du Ghana Nana Akufo-Addo, du Nigéria Mohamed Buhari et du Sénégal Macky Sall n’ont donné lieu à aucun consensus.

« Rien n’a bougé pour le moment. Je le dis et le redis, nous sommes un peuple débout », a indiqué à la presse l’Imam Mahmoud Dicko.

« La Cédéao a indiqué que le dialogue va continuer. Mais pour le moment, nous maintenons notre mot d’ordre et après la fête de l’aïd la désobéissance civile va s’intensifier pour obtenir la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta », a renchéri Mohamed Aly Batilly.

La médiation menée jeudi par les cinq chefs d’Etat intervient moins d’une semaine après l’échec d’une première mission de bons offices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), conduite par l’ancien chef de l’Etat nigérian Goodluck Jonathan du 15 au 19 juillet courant.

La crise sociopolitique malienne a commencé à prendre progressivement de l’ampleur depuis le 30 avril dernier, date de la proclamation des résultats des élections législatives pour atteindre son paroxysme les 10, 11 et 12 juillet, lorsque les manifestations réclamant le départ du Président Keita ont dégénéré avec des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels.

Plusieurs partis de l’opposition et des organisations de la société civile se sont rassemblés en un mouvement de protestation, baptisé « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP)», sous le commandement de l’influent imam Mahmoud Dicko.

Ils ont organisé de grandes manifestations à Bamako, les 5 et 19 juin ainsi que le 10 juillet, pour demander la démission du président Keita, la dissolution du parlement et la démission de tous les membres de la Cour constitutionnelle, en faveur d’une autorité nationale de transition qui aura pour mission d’introduire des réformes institutionnelles et préparer le terrain pour un pouvoir stable au Mali.

Le président Keita après une série d’entretiens, a décidé de dissoudre la Cour constitutionnelle et annoncé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, mais sans céder son poste de Président. La mission de la Cédéao, a appuyé la solution d’un gouvernement d’union dans lequel le pouvoir en place sera représenté à hauteur de 50%, l’opposition à hauteur de 30% et la société civile, 20%.

Elle a également proposé de nommer 6 nouveaux membres de la Cour constitutionnelle, à raison de 3 nominations par le président de la République et trois par le Conseil de la magistrature pour reprendre l’examen du contentieux électoral portant sur 31 sièges parlementaires sur un total de 147.

ATLANTICACTU/AA

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