@Atlanticactu.com – Les mesures d’interdiction prises par le ministre de l’intérieur pour appuyer l’état d’urgence et le couvre-feu ne semblent impacter sur la propagation du virus.Malgré la hausse des cas de Covid certains trouvent un « effet réel » en début janvier dans les deux régions concernées là où des autorités médicales, estiment que le couvre-feu restait « insuffisant » pour faire reculer l’épidémie, et, notamment, les nouveaux variants du coronavirus.
« Si rien n’est fait, le pire est à craindre », lance Dr Sylla un médecin généraliste. Avant de décréter l’état de catastrophe sanitaire, le président devrait exiger un passage en revue de la situation sanitaire. Même si le ministre de l’intérieur a souligné que le couvre-feu en place est prorogé pour un mois encore, il est avéré qu’il restait insuffisant pour faire reculer l’épidémie de Covid-19 au Sénégal, et que la tension hospitalière tendait à augmenter, alors que de nouveaux variants suscitent l’inquiétude des autorités sanitaires.
« Le virus circule à un niveau élevé, il diffuse, et il diffuse plus vite chaque semaine », a constaté le Docteur Niang, affirmant que, sur le plan des chiffres, le Sénégal restait « sur un plateau montant », avec une augmentation de près de 10 % des cas de contamination chaque semaine.
Pourtant, certaines autorités continuent de faire croire à Macky Sall un « effet réel » du couvre-feu sur la propagation du virus, notamment dans les régions de Thiès et Dakar où il a été mis en place début janvier. Et, pire ces derniers décrivent l’application du couvre-feu comme « la dynamique épidémique s’est progressivement équilibrée ». Conclusion : pour les « experts », le couvre-feu « a une efficacité », « il a probablement permis de ne pas connaître la même vague épidémique que nos voisins », mais son effet « s’estompe ».
Le grand danger aujourd’hui reste le déficit de surveillance au niveau des régions frontalières mais surtout des nouveaux variants qui constituent un risque « d’épidémie dans l’épidémie »
L’effet de cette seconde vague s’est fait ressentir tout particulièrement à l’hôpital. « La tension hospitalière augmente à nouveau », et que certains hôpitaux n’ont pas été en mesure de reprogrammer des soins déprogrammés lors de la seconde vague épidémique, ce qui constitue dans les prochains jours un facteur très négatif sur les patients.
Cette semaine, le seuil des 50 patients en réanimation a été franchi, chiffre qui n’avait pas été atteint depuis la fin de la 1ère vague de la pandémie, mi décembre. Après avoir atteint un plateau en début d’année, le nombre de patients hospitalisés continue lui aussi d’augmenter, dépassant, depuis peu, les 3924 malades.
La présence de variants plus contagieux (séquencés au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil) sur le territoire inquiète, elle aussi. Au 31 janvier, le variant séquencé en Grande-Bretagne a été signalé au Sénégal et qu’il se pourrait du fait de la porosité de nos frontières d’avec la Gambie, qu’il y’ait d’autres estimations « sur le fait que ce variant circulerait aujourd’hui dans 7% des cas ».
Avec tant de risques qu’issue la santé publique, des vaccins incertains et indésirables pour la plupart, pourquoi ne pas opter pour un état d’urgence généralisé et un couvre-feu local en fonction des foyers à risque
« Le couvre-feu et l’ensemble des mesures de contrôle sont certes utiles, mais probablement pas suffisants », a révélé le docteur Sylla , qui dit vouloir éviter « une épidémie dans l’épidémie », comparant ces nouveaux variants à « un nouveau virus ». Ces variants ne doivent pas remettre en cause la campagne de vaccination envisagée avec l’aide des bailleurs, puisque les vaccins restent efficaces contre ces derniers, selon leurs fabricants, a-t-il rappelé.
Mais avec de tels constats notamment la présence des variants nouveaux, la saturation des hôpitaux et l’absence de vaccins, il est difficile de ne pas imaginer la mise en place de nouvelles restrictions, voire d’un élargissement du couvre-feu à d’autres localités, dans les jours à venir. L’objectif étant de « saisir les enjeux du moment avec ses certitudes et ses incertitudes » afin de justifier les décisions à prendre dans les prochains jours.
Une opportunité pour le président Macky Sall de renouer le dialogue avec la classe politique et les partenaires sociaux. En attendant que tienne un nouveau conseil de sécurité, qui pourrait laisser entrevoir une possible prise de décision sur un état d’urgence généralisé, le chef de l’état pourrait jouer sur les leviers d’apaisement.
Pape Sané