Appelé par son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à se présenter pour un troisième mandat, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré mercredi avoir pris acte de cette demande et indiqué qu’il se prononcera ultérieurement sur la question.
Alassane Ouattara s’exprimait lors d’un conseil politique du parti, tenu mercredi soir à Abidjan.
«Avec le décès du Premier ministre Amadou Gon, la Côte d’Ivoire a perdu l’un de ses fils, les plus valeureux, un modèle d’ardeur dans le travail et de loyauté. Ce n’est pas facile. J’ai entendu les différents messages, Je prends acte des résolutions du conseil politique. Je vous demande de me laisser le temps de recueillement et de la récupération avant de vous donner une réponse très prochainement», a déclaré Ouattara.
« Notre pays fait face à des défis. je ne peux pas rester insensible à la nécessité de préserver la paix dans la sous région. je voudrais vous rassurer que je suis avec vous pour préserver la paix. je vous demande de me laisser me recueillir. vous savez que je ne vous ai jamais déçu, je ne vous décevrai jamais. Je tiens à la cohésion au sein du RHDP et à la victoire du RHDP. Cela est une priorité pour moi. je reviendrai vers vous prochainement. Je vais m’adresser à la nation », a-t-il poursuivi.
Si pour ses partisans, la nouvelle Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro et qu’ «aucun obstacle ne s’oppose» à la candidature d’Alassane Ouattara, 78 ans, pour un troisième mandat, l’opposition estime pour sa part qu’une nouvelle candidature du président serait illégale.
S’exprimant mercredi dans une déclaration à une chaîne française, le principal opposant Henri Konan Bédié, candidat du PDCI à la prochaine élection présidentielle, a estimé qu’un 3e mandat pour Ouattara serait «illégal», car même si la Constitution ait été amendée ou refaite, cela ne remet pas les pendules à zéro.
«L’article 185 de cette constitution ne prévoit pas un 3e mandat (…) S’il se présente, c’est le peuple qui apprécierait. Que l’on renie sa parole, que l’on viole la constitution, c’est le peuple qui se prononcera », a affirmé Bédié.
Le dépôt des candidatures pour la présidentielle du 31 octobre, a démarré le 16 juillet dernier et se poursuivra durant 45 jours.
Selon la Commission électorale indépendante, 904.956 nouveaux électeurs se sont inscrits sur la liste électorale provisoire de 2020 portant à 7.500.035 électeurs en 2020, contre 6.595.790 en 2018.
Outre Henri Konan Bedié, l’ex-Président de l’assemblée nationale en exil en France Guillaume Soro et l’ancien ministre des Affaires Etrangères Marcel Amon Tanoh ont annoncé leur candidature.
ATLANTICACTU/A.A.