En recevant le JDD dans sa luxueuse résidence Abidjanaise, Alassane Ouattara qui brigue à 78 ans un troisième mandat, justifie ce choix contesté. Et étrille ses deux principaux adversaires, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, qui appellent au boycott du scrutin. Pour l’ancien Premier ministre de Félix Houphouet Boigny, ses opposants préparent tout simplement un coup d’état.
À six jours de l’élection, le blocage avec l’opposition semble total. Et, plus que jamais, le président sortant n’est disposé à reculer ou faire des concessions pour apaiser le pays avant la date fatidique. Pour Alassane Dramane Ouattara, « Nous avons déjà fait ce que nous devions faire. La semaine dernière, la mission de la Cédéao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest] nous a dit que si nous acceptions de donner un poste de vice-président au PDCI [Parti démocratique de Côte d’Ivoire de], le plus grand parti de l’opposition, au sein de la commission électorale indépendante, mes opposants reviendraient dans le jeu ».
Mais, précise Ouattara, « ces gens ne veulent point que les élections se tiennent et veulent installer le chaos avec l’aide d’autres opposants installés hors du pays et activement recherchés par la justice ».
« Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan ne veulent pas aller aux élections, ils misent sur une situation extraordinaire pour perpétrer un coup de force », selon Ouattara
Depuis son intention de briguer un troisième mandat, Alassane Dramane Ouattara fait face à une opposition de plus en plus irréductible. Aucune concession ne lui est accordée par ses challengers et vice-versa. En menant le processus électoral de manière unilatérale depuis le début, Ouattara fait face aujourd’hui à la dure réalité de la contestation populaire. Les morts et les blessés rythment la campagne électorale depuis ses premières heures.
Cette opposition longtemps divisée, a décidé de faire bloc pour obliger le président Ouattara à revenir sur le processus électoral qui n’est pas du tout rassurant et, de présenter un front uni contre la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre. Sans compter que le pouvoir s’est arrangé pour écarter plusieurs potentiels adversaires comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro.
Le PDCI et le FPI se disent encore prêts à s’installer « à la table des négociations »avec le pouvoir. « En politique, tout est toujours possible. S’il y a une inflexion, on pourrait nous aussi faire un pas vers eux », assure même un proche de M. Bédié.
Pour mieux corser la note, l’opposition s’est retiré du processus électoral en mettant la pression sur le candidat à un 3ème mandat. Et pour arriver à leurs fins, l’opposition compte empêcher la distribution et le retrait des 7,5 millions de cartes d’électeur, comme du matériel électoral… la tension monte à Abidjan où l’on craint une entrée dans le cercle de la violence avec le boycott des élections par l’opposition.
S’adressant à leurs militants, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-premier ministre Pascal Affi N’Guessan ont appelé à « faire barrage à ce coup d’Etat électoral que le président Ouattara s’apprête à commettre ». Et les ont invités à « mettre en application le mot d’ordre du boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition ».
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