vendredi, 22 novembre 2024 13:06

Côte d’Ivoire : Guillaume Soro visé en France dans l’enquête sur la mort d’un chef rebelle

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Atlanticactu / Paris / Didier Tapsoba
L’ancien chef de la rébellion ivoirienne devenu président de l’assemblée nationale, Soro Guillaume Kigbafori est visé par une information judiciaire en France sur la mort de Ibrahim Coulibaly, dit IB, le 27 avril 2011 dans la concession d’Abobo dans laquelle il s’était retranché. C’est à cette interrogation que la justice française devra tenter de répondre.
À cette époque, le gouvernement ivoirien avait affirmé que le chef du « commando invisible », qui avait mené la vie dure aux hommes de Laurent Gbagbo, avait refusé de déposer les armes après la chute de l’ancien président, et que les militaires avaient été contraints d’ouvrir le feu, tuant Ibrahim Coulibaly, son frère Soualio et Issiaka Timité.
Cette version a été remise en cause dès l’origine par les proches d’IB, qui assurent que celui-ci comptait se rendre. Selon la plainte déposée en 2020 au nom de sa fille, IB a été arrêté, torturé, son corps laissé sans vie, à l’initiative de Guillaume Soro, qui aurait monté une « traque » et un « guet-apens minutieusement préparé » pour se débarrasser de son rival.
Pour les plaignants, cette information judiciaire est un « énorme pas en avant ». Joint par l’AFP, l’avocat français de Guillaume Soro, Me Binsard, dénonce de son côté une « procédure calomnieuse et politique, une tentative de réécriture mensongère de l’histoire ».
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite.
Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, avant une rupture début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro.
En exil, il a depuis été condamné à 20 ans de prison en 2020 puis à la prison à perpétuité en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire »visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara, en 2019.
Début mai, il a affirmé sur sa chaîne YouTube qu’aucune « raison »ne l’empêcherait d’être candidat à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire, en 2025.

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