« Je suis en train d’étouffer, vous allez me tuer, arrêtez », tels sont les propos du sieur Samba Mansour lors de son agression dans les locaux du consulat du Sénégal à Paris. Son épouse Oumou Goloko qui a joint la Rédaction de Atlanticactu est largement revenue sur les moments qui ont failli coûter la vie à son époux, séquestré et violenté par des hommes en uniforme juste pour avoir réclamé la restitution des 15,50 euros illégalement encaissés à sa femme. Ce n’est certes pas la première fois que des sénégalais sont violentés et humiliés mais, le pire a failli se produire
C’est à travers un enregistrement audio que la dame Oumou Goloko nous a fait le résumé de l’agression barbare dont a été victime son mari le 30 septembre dernier dans les locaux du Consulat du Sénégal à Paris. Revenant sur les faits, la dame d’expliquer, « Mon mari Samba Mansour et moi avons quitté Mantes-la-Ville pour se rendre au consulat pour les besoins du renouvellement de mon passeport. Je devais aussi récupérer ma carte d’identité biométrique avec laquelle le renouvellement doit se faire ». Une fois dans le Consulat sis Rue de l’Amiral Hamelin, je suis allée au niveau 1 où j’ai trouvé un monsieur qui s’appelle Dieng (à qui j’ai présenté mon récépissé.) Ce dernier me dit alors que « la pièce d’identité n’était pas sur place », plus précisément, « Que cette carte n’existait pas ».
Par la suite, dira la dame Oumou Goloko, ce monsieur lui demande d’aller (re)déposer, pour le renouvellement, avec l’ancienne pièce d’identité, et de refaire un nouveau dépôt pour obtenir une nouvelle carte biométrique. Chose que j’ai faite, renseigne la dame de 26 ans venue au consulat en compagnie de son mari Mansour, « Je suis partie, j’ai fait mon dépôt de passeport. Je suis remontée au niveau 1er pour le nouveau dépôt.
Et c’est là que l’arnaque dont souffrent tous les sénégalais vivant en France débute
Juste après avoir procédé à la lettre aux indications de l’homme qui le renseignait, Oumou Goloko est priée de décaisser 15,50 euros pour la nouvelle carte. Dans l’urgence, elle accepte de payer par carte bancaire, ce que refuse son interlocuteur qui lui précise qu’il ne prend que des espèces. Elle sort du consulat effectuer un retrait pour payer comme convenu.
Mais, à peine les 15,50 euros encaissés, le monsieur lui apprend que la carte qui n’existait pas il y’a quelques minutes, a été retrouvée en fouillant bien. Tout sourire, l’agent lui dit, « Madame Oumou Goloko, nous avons retrouvé votre pièce d’identité ». La dame contente de ne plus avoir à refaire tout ce circuit, demande que les 15,50 euros lui soient rendus puisque le dépôt n’a pas été fait . Mais, c’était sans conter sur le refus de Dieng, d’après toujours son récit. Ce dernier lui rétorque que « c’est trop tard »…
Devant l’intransigeance de Oumou et de son mari qui exigent la restitution des 15 euros, Monsieur Dieng aidé d’un gendarme exercent un coup de forçe qui sonne le début du calvaire de l’époux
Devant le refus du sieur Dieng de lui restituer son argent, Oumou descend informer son mari Mansour, qui est du même avis qu’elle, quant à l’anormalité de ce qui vient d’être décrit ci-dessus. En effet, à 9heures, la carte n’était sur place, un processus pour en avoir une autre est enclenché, de l’argent est décaissé et , bizarrement la carte existe, elle est retrouvée. Comme si elle était perdue, alors qu’on avait clairement déclaré son inexistence. Il est 10h 30, à en croire Oumou.
Mansour monte au niveau 1 et exige le remboursement des 15,50 euros indûment encaissés. De l’autre coté, on s’énerve et lui signifie qu’il n’a pas le droit de parler de la sorte. Le mari réplique, « Je ne vous traite pas de voleur, mais si vous ne rendez pas les 15 euros 50, c’est du vol ». Et le sieur Dieng de dire sèchement, « Vous êtes qui pour nous dire -comment faire, NDLR- notre boulot (…) dégagez ».
L’époux qui se sent vexé selon le témoignage de sa femme, ne s’exécute pas, et réclame toujours l’argent de cette dernière. C’est ainsi que Monsieur Dieng propose à Samba Mansour de le suivre dans un bureau « un peu isolé » situé en bas mais ce dernier ne se doute de rien. , mais, « un gendarme attendait dans le bureau » Un gendarme « en tenue bleue » précise Oumou. Une fois le bureau fermé, il a été demandé à Mansour de s’asseoir. Il refuse et on le force à le faire. Sa femme de raconter ce qui suit: « ils l’ont étranglé de derrière, pour commencer, et ont commencé à le rouer de coups sur la tête. »
Lumière sur cet acte de barbarie, qui s’est passé au consulat du Sénégal à Paris, ce 30 Septembre 2020, à 11h. La cause principale, l’affectation d’agents n’ayant aucune expérience mais bénéficiant de solides soutiens politiques
« Je suis en train d’étouffer! Vous allez me tuer. Arrêtez! ». Rien, cependant. Mansour s’est étouffé et a perdu connaissance. Selon son épouse, « Je ne sais pas comment ils ont fait pour le ranimer » , qui renseigne qu’après cela, son mari a eu le réflexe de porter sa main à sa poche pour prendre son téléphone et appeler…à l’aide. Ses deux agresseurs pensant que Samba Mansour voulait filmer, ont saisi l’appareil. Coup de chance: Mansour profite de ce moment d’inattention pour s’extirper de leurs mains, fuyant hors du bureau. La séquestration a duré entre 30 à 40 minutes, « si ce n’est pas plus », précise-t-elle.
Si la police vers qui Oumou Goloko et son mari sont allés pour déposer une plainte après avoir obtenu un certificat médical se déclare incompétente car, le consulat étant un territoire étranger, l’enquête déclenchée par le ministère des Affaires étrangères risque de finir dans les tiroirs. En effet, ce n’est point la première fois que ces agents du consulat se comporte de la sorte avec des sénégalais de la diaspora. En 2017, Ousmane Bop, le plénipotentiaire de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), par ailleurs secrétaire chargé des élections à la DSE-APR France, avait verbalement et physiquement agressé Marième Fall, qui faisait partie des volontaires pour la distribution des cartes, et connue comme étant une militante socialiste et sympathisante de la coalition Manko Taxawu Senegaal. Il aura fallu des pressions fortes pour étouffer cette affaire.
Le téléphone, ainsi que la pièce d’identité a été envoyé chez Oumou et Mansour par le biais d’un certain Aliou, travaillant lui aussi au consulat.
La preuve médicale de l’agression
Yaye Thioro Gueye