En essayant de déformer les termes du communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 8 juin (voir article commandité à seneweb le même jour et publié à 23h06 mn), le directeur général du Soleil se dévoile enfin à la face du Sénégal. M. Yakham Mbaye est un manipulateur né. Ceux qui en doutaient encore n’ont qu’à aller lire le soi-disant article de seneweb pour le comparer au communiqué du conseil des ministres. Du premier au dernier mot de ce texte administratif, il n’est nullement mentionné le nom de Yakham Mbaye encore moins son titre. Le document dit : « Le Président de la République saisit cette occasion pour féliciter le Directeur général de la RTS, ainsi que LES AGENTS DES ENTREPRISES PUBLIQUES DE PRESSE, notamment CEUX DE LA RTS, DU SOLEIL, DE L’AGENCE DE PRESSE SENEGALAISE (APS), DE TELEDIFFUSION SENEGAL (TDS), qui accomplissent, chacun, dans son domaine, un travail remarquable qui doit être soutenu par le Gouvernement ». Il s’agit donc plutôt ici de félicitations adressées aux travailleurs effectuant un labeur acharné malgré des conditions de travail difficiles. Cela peut choquer certains mais pas nous travailleurs du Soleil qui sommes maintenant habitués à ces « Yakhameries » et autres fables.
Vers une grève de la faim
Ces tentatives de manipulation ne peuvent pas distraire les travailleurs du Soleil qui restent plus que jamais mobilisés pour la reconquête de leurs acquis et la restauration de leur dignité. Pour cela, le collège des délégués du personnel compte intensifier la lutte dans les prochains jours. Au-delà du PREAVIS DE GREVE déposé depuis le 20 mai et qui va conduire prochainement à un arrêt total de travail, une première dans l’histoire de cette prestigieuse institution publique qu’est LE SOLEIL, le personnel prévoit des actions d’envergure en vue d’obtenir une satisfaction de l’ensemble des revendications légitimes. Ainsi, le collège va tenir un SIT-IN à la Place de la Nation le 15 juin et une grève de la faim dans la foulée. En effet, depuis plusieurs mois, le Soleil vit les moments les plus difficiles et les plus sombres et incertaines de son histoire. La crise qu’il traverse est inédite. Depuis novembre 2021, tout est à l’arrêt. Dans ce contexte de cherté de la vie où le Gouvernement a pris la décision d’augmenter les salaires dans presque toutes les structures, la direction générale du Soleil, elle, continue de détruire des acquis des travailleurs et de bâillonner les libertés syndicales. Cela, en violation flagrante de l’Accord cadre d’entreprise et des dispositions du code du travail.
Sinistre bilan
Au moment où le Chef de l’Etat parle de poursuite, avec les structures publiques de presse, de la dynamique de transformation numérique et de modernisation des médias publics, le Soleil ne dispose même pas d’un site référencé. Et pourtant, déjà en 1998, quelques années seulement après l’avènement de l’internet au Sénégal, le quotidien national était en ligne. Au moment où le Président de la République demande au Ministre de la Culture et de la Communication de veiller à la préservation des archives (…), ceux du Soleil, un pan important de l’histoire du Sénégal, sont en train de se pétrifier au fond d’une chambre. Pendant ce temps, le directeur général se la coule douce dans sa jolie villa dont la simple réhabilitation a coûté plus de 50 millions au Soleil. Le seul bilan dont il peut se gargariser d’ailleurs après sa prouesse d’avoir anesthésié bien des travailleurs que son verbe injurieux et ses licenciements abusifs ont inhibés. Nous sommes prêts à laisser nos vies dans ce combat qui est celui de la survie du journal Le Soleil et de la dignité des travailleurs qui n’en peuvent plus de sa gestion nébuleuse et catastrophique sur laquelle nous reviendrons amplement dans les prochains jours.