Dans le cadre du maillage sécuritaire du territoire national, des commissariats de police et brigades de gendarmerie étaient prévus pour faire face à l’insécurité grandissante. Pour le département de Bignona, le plus grand et le plus peuplé de la région de Ziguinchor, le commissariat prévu depuis 2007, vient de voir le jour dans une …. vieille bâtisse du quartier des HLM.
Faisant face à la presse dans un exercice de partage lors d’un petit-déjeuner de presse, le commissaire Mohamed Guèye, chef du Bureau des Relations Publiques de la police a profité de cette rencontre pour faire la cartographie de la police, en termes d’infrastructures dans le pays. Il a énuméré 17 commissariats centraux, 7 urbains, 20 d’arrondissements, 2 spéciaux et 13 postes de police qui dépendent tous de la Direction de la sécurité publique.
Mais à Bignona, pour certains citoyens le commissaire Gueye aurait dû préciser qu’en lieux et place d’un commissariat de police construit avec toutes les commodités y afférentes, c’est une vieille bâtisse du quartier des HLM « rénovée » à coup de peinture qui sert de siège. Pourtant, depuis 2007, plusieurs budgets votés à l’assemblée nationale avaient prévu la construction d’un édifice digne d’un commissariat de police. Que s’est-il passé entre-temps pour la direction des constructions du ministère de l’intérieur « retape » un « deux chambres – salon ». Que sont devenus ses fonds ?
Pourtant, confie ce entrepreneur qui a construit les deux commissariats spéciaux de Karang et Keur Ayib, « Avec 60 millions n’importe quel entrepreneur peut construire un commissariat fonctionnel ». Et ce dernier de nous, « Il y’a plus de dix ans j’étais désigné pour construire un commissariat mais depuis tout est à l’eau ».
La mairie empêtrée et citée dans des scandales fonciers, le Conseil départemental qui s’illustre dans la mal gouvernance, auraient pu trouver un site pour y ériger un commissariat digne de ce nom et pas se suffire à badigeonner une vieille maison
André Coly, Banquier résidant à Dakar mais présentement à Bignona pour les besoins des fêtes de Noël et Saint Sylvestre, « Je suis extrêmement déçu de voir ce qui est présenté comme un commissariat de police. J’habite à SICAP Mbao et le poste de police est plus grand que cette bâtisse ». Pour André, « Avec de tels locaux exigus, il ne faut pas être surpris d’entendre que des personnes gardées sont mortes ».
Pour lutter contre l’insécurité à Bignona, le nouveau ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome doit très rapidement ordonner une enquête pour situer les responsabilités et ériger un commissariat pour répondre aux attentes des populations tout en permettant aux policiers de travailler dans des conditions optimales.
Si les policiers du futur commissariat urbain de Bignona vont essayer de travailler dans de telles conditions (inaccessibilité aux vieilles personnes et celles à mobilité réduite du fait de la présence d’un canal devant le bâtiment, exiguïté des lieux, etc…), ceux de la Direction de la police de l’Air et des Frontières squattent d’anciens locaux administratifs.
Quoique le ministre de l’intérieur et la direction de la police ne sont pas exempts de critiques, les élus notamment le maire comme le président du Conseil départemental, auraient rendu un fier service aux bignonois qui font face à une insécurité galopante avec des phénomènes inconnus.
Pape Sané