vendredi, 22 novembre 2024 10:01

Au moment où le Soudan brûle…une délégation de Chefs d’État africains entament une médiation entre Moscou et Kiev

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Sénégal
Atlanticactu/ Addis-Abeba/.Yaye Thioro GUEYE
Avec l’existence de plusieurs conflits armés au Soudan, en RD Congo, au Mali, sans compter les innombrables foyers de tension politique comme au Sénégal, des Chefs d’État africain,   sont en passe d’aller négocier la paix entre la Russie et l’Ukraine. Une hypocrisie politique sans commune mesure, quand on sait que ces dirigeants auraient plus gagné à poser des actes positifs sur leur propre continent en souffrance.
« Quand la case de ton voisin brûle, hâte-toi de l’aider à éteindre le feu de peur que celui-ci ne s’attaque à la tienne », dit un proverbe africain. Conscient de la sagesse de ces propos, on comprend la démarche africaine en cours de préparation à l’égard de la Russie et de l’Ukraine. L’annonce a été faite, mardi, par le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a précisé que cinq homologues africains et lui – les Présidents de la Zambie, du Sénégal, du Congo-Brazzaville, de l’Ouganda et de l’Égypte – se rendront à Kiev et à Moscou pour négocier la paix avec Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.
La démarche est fort louable. Puisque même si elle se déroule à des milliers de kilomètres de l’Afrique, la guerre russo-ukrainienne impacte gravement le continent. L’inflation est devenue intenable dans les pays africains. Le pouvoir d’achat des populations s’en trouve fortement érodé. Cet état de choses est venu aggraver une situation déjà installée par la pandémie de Covid-19. Dans ces conditions, l’Afrique a fort à gagner à voir le conflit s’achever. Toutes les actions dans ce sens doivent être encouragées. Voler à la rescousse du voisin dont la case brûle.
Au Sénégal, Macky SALL fait face à une dure  opposition sur la question du 3eme mandat. Idem pour Denis Sassou Nguesso contesté par l’opposition. Ces Chefs d’État préfèrent laisser brûler leur propre case pour sauver celle du voisin
Mais lorsqu’on laisse sa propre case brûler pour aller tenter d’éteindre le feu qui ravage celle de son voisin, il y a problème. Et c’est ce que semblent vouloir faire les chefs d’État africains qui veulent se porter en médiateurs dans la crise russo-ukrainienne. Tenez ! Depuis environ un mois, le Soudan est déchiré par un conflit fratricide, une guerre meurtrière opposant deux généraux et ayant déjà causé la mort d’au moins 820 personnes et le déplacement de plus d’un million de civils. Une véritable catastrophe humanitaire ! Certes, des démarches diplomatiques ont été menées, mais les dirigeants africains peuvent mieux faire pour amener les généraux en guerre à faire taire les armes. Pourquoi ne pas dépêcher au Soudan une forte délégation comme celle qui s’apprête à aller en Ukraine et en Russie ?

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