L’organisation non gouvernementale Amnesty International a alerté la communauté internationale, dimanche, contre le recrutement des enfants par des groupes armés opérant dans la région nigérienne de Tillabéri, près de la zone des « trois frontières ».
Dans un rapport intitulé « Je n’ai plus rien, à part moi-même », l’ONG a déclaré que « de plus en plus d’enfants sont tués ou ciblés pour être recrutés par des groupes armés dans le contexte du conflit qui fait rage au Niger, aux frontières avec le Mali et le Burkina Faso ».
Selon Amnesty international, « les répercussions croissantes du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri, illustre les conséquences dévastatrices qu’a sur les enfants le conflit au Niger, auquel participent [les groupes armés terroristes ]État islamique au grand Sahara (EIGS) et le « Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) », affilié à Al-Qaïda ».
Sur la base des témoignages recueillis lors des enquêtes, l’ONG soutient que « le recrutement d’enfants par le GSIM s’est considérablement accru cette année dans le département de Torodi, près de la frontière avec le Burkina Faso » et le même groupe armé « utilise des enfants comme espions, éclaireurs et guetteurs, entre autres rôles définis dans le droit international comme une participation aux hostilités ».
Estimant qu’au moins 544 civils ont été tués dans des attaques armées menées depuis janvier dans la région, Amnesty International a appelé les autorités nigériennes à prendre « rapidement des mesures pour que les enfants touchés par le conflit dans la région de Tillabéri aient accès à l’école et à des soins psychosociaux ».
La région nigérienne de Tillabéri est confrontée depuis 2015 à des attaques armées attribuées aux groupes armés terroristes opérant dans le nord du Mali.
Vendredi et samedi, le président Mohamed Bazoum a effectué une dans cette région pour « encourager » les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme et « témoigner sa compassion » aux populations victimes des attaques.