Sénégal
Atlanticactu / Dakar / Pape Sané
Fait unique dans les annales judiciaires du Sénégal. Un magistrat en exercice, organisait une conférence de presse pour se laver à grande eau et dresser un réquisitoire de feu contre son accusateur, c’est l’exercice auquel l’ancien tout puissant Procureur de la République, Serigne Bassirou GUEYE nous avait convié. Que de maladresses lors de son face-à-face avec la presse au point qu’on peut retenir que l’actuel président de l’Ofnac, en a trop dit ou n’a rien dit.
La montagne aura finalement accouché d’une souris malgré les espoirs des sénégalais d’en savoir davantage sur cette affaire déclenchée sous le magistère du Procureur Serigne Bassirou GUEYE en février 2021 et qui aura valu au Sénégal la perte de 14 de ses enfants, plus de 600 blessés et des dégâts matériels importants sans compter, l’image d’une démocratie écornée. Et dans son exercice de « dédouanement », Serigne Bassirou GUEYE est sorti du chemin du droit pour faire assister aux sénégalais à une séance de djeufeurou, une exorcisation des démons.
Nombreux sont les sénégalais qui n’ont pas reconnu le sémillant parquetier d’antan qui avait détruit Imam Alioune Badara NDAO, Khalifa SALL ou Aïda NDIONGUE entre autres dossiers qui sont passés entre ses mains. Serigne Bassirou GUEYE, pour une première fois, cherchait ses mots, n’affichait pas la même sérénité que lors des conférences de presse où étant Procureur de la République de Dakar, il a littéralement détruit la vie de personnes accusées à tort ou à raison.
Pour laver son honneur flétri dit-il, Serigne Bassirou GUEYE tord le cou simultanément à l’article 10 de la loi 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’OFNAC, à la loi 2017-10 du 17 janvier 2017 portant Statut des magistrats
En annonçant lors de la cérémonie d’ouverture des Cours et Tribunaux que l’État défendrait avec fermeté la Justice et les magistrats, le président Macky SALL n’a-t-il pas ouvert la boîte à pandores ? Car, comment comprendre qu’un magistrat, haut de ses 24 ans d’expérience, peut-il se permettre de fouler aux pieds les fondements qui encadrent sa profession. C’est tristement ce que Serigne Bassirou GUEYE a impunément fait en convoquant une conférence de presse.
Pourtant, au moment où étant Procureur de la République, il pouvait sur la base de l’Article 11 du Code de Procédure Pénale, tenir une conférence de presse pour édifier les Sénégalais sur les tenants et aboutissants de cette affaire que le leader de Pastef Ousmane SONKO, avait assimilé dès les premières heures à un complot politique ourdi contre sa personne. Mais certainement, faute d’arguments, le chef du parquet de Dakar d’alors, avait préféré laissé passer l’orage après avoir rapidement refilé la patate chaude au Juge du 8e cabinet qui désistera sous l’effet de la « pression familiale » au profit de feu Samba SALL, Doyen des juges d’instruction d’antan.
« La conférence de presse, c’est pour apporter des clarifications face aux accusations d’Ousmane SONKO », répète-t-il. Poursuivant, Serigne Bassirou GUEYE estime avoir cédé à la pression de ses proches qui l’ont poussé à faire face à la presse pour répondre.
Face à la presse, ce jeudi 26 janvier 2023, près de deux ans après l’éclatement de ce dossier de viol opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye est revenu sur les photos obscènes versées dans le procès-verbal d’enquête. Interpellé par les journalistes sur la capture d’écran d’un post Facebook d’un salon dénommé Sweet massage (à ne pas confondre avec Sweet beauté) situé à Yoff virage derrière la fédération Sénégalaise de Football (alors que Sweet beauté est localisé à Sacré-cœur), l’ancien procureur de la République s’en lave les mains.
« Moi je suis là pour parler d’un PV qu’on dit corrompu, alors que le PV, sur les chapitres évoqués par Ousmane SONKO ne sont pas corrompus », martèle Serigne Bassirou GUEYE. S’agissant des photos qu’il aurait ajoutées au dossier l’ancien Procureur balaie d’un revers de main. Selon lui, les photos ajoutées n’intéressent pas Ousmane SONKO. A l’en croire, celles-ci n’ont rapport qu’avec une seule infraction appelée diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, reprochée à Ndèye Khady NDIAYE.
Poursuivant, l’ancien chef du parquet de Dakar récemment installé dans ses nouvelles fonctions de président de l’Ofnac indique que : « ce sont les photos que Ousmane Sonko avait montrées en disant qu’il s’agit de photos obscènes. Effectivement ce sont des photos qu’on n’a mises dans le dossier et qui n’intéressent (ne concernent) pas Ousmane Sonko. Cela n’a pas rapport avec Ousmane Sonko. Cela n’a pas rapport avec la première infraction contre Ndèye Khady Ndiaye qui concerne la complicité de viol ». A l’en croire, ces images « n’ont de rapport qu’avec une seule infraction appelée diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs ». « Le juge peut estimer qu’elles sont d’aucune valeur », conclut-il.
« Moi, Serigne Bassirou, je n’ai jamais décidé d’ordonner son arrestation. De même que le Procureur général qui est mon supérieur. Mais s’il m’avait ordonné de l’arrêter, j’allais le faire… ». Et l’ancien Procureur de mouiller le Lieutenant-colonel Abdou MBENGUE ancien chef de la Section de Recherches et, dépeindre le Capitaine TOURÉ comme quelqu’un d’instable