En quatorze participations, le Sénégal n’est jamais parvenu à s’adjuger la Coupe d’Afrique des Nations. Dotés d’un effectif cinq étoiles, les Lions de la Téranga – qui entrent en lice ce dimanche – pourraient bien soulever le trophée pour la première fois cette année. Même si le souvenir des échecs du passé incite à la prudence.
C’est ce qui s’appelle une anomalie. Depuis sa création en 1957, la CAN a été remportée par quatorze sélections différentes. L’Égypte (sept titres), le Cameroun (cinq) et le Ghana (quatre) ont souvent trusté le devant de la scène continentale. Même la Zambie, le Soudan et l’Ethiopie ont réussi à inscrire leur nom au palmarès de la compétition, à l’instar de tous les cadors africains. Enfin, presque tous. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Sénégal n’a encore jamais été sacré.
Après quatorze participations, la meilleure performance des Lions de la Téranga reste ainsi l’accession à la finale de l’édition 2002, perdue aux tirs au but face au Cameroun (0-0, 2-3 t.a.b.). Depuis ce beau parcours d’El Hadji Diouf et consorts (quarts de finalistes de la Coupe du monde quelques mois plus tard), les Sénégalais ont souvent déçu leurs supporters à l’occasion de la grand-messe du football africain. Mais le vent pourrait bien tourner cette année.
Mané, Koulibaly… Le Sénégal a de quoi faire des envieux
Un simple coup d’œil permet de s’en rendre compte : sur le papier, Aliou Cissé dispose sans aucun doute du meilleur effectif de cette CAN, toutes sélections confondues. Du gardien Edouard Mendy au virevoltant Sadio Mané en passant par Kalidou Koulibaly , Idrissa Gana Guèye, Keita Baldé ou encore Ismaïla Sarr, ils sont pas moins de quinze à évoluer au sein de l’un des cinq grands championnats européens, la plupart du temps comme titulaires.
Installé sur le banc sénégalais depuis 2015, Cissé a su progressivement transformer cette somme d’individualités en un collectif désormais bien rodé. Une défense robuste, un milieu compact, des attaquants capables de se projeter à toute vitesse vers l’avant… La mécanique est parfaitement huilée, comme en atteste la promenade de santé de M’Baye Niang et de ses coéquipiers durant les éliminatoires (cinq victoires et un nul en six matchs, douze buts marqués pour seulement deux encaissés).
« Les statistiques ne donnent pas des victoires »
En dépit de tous ces atouts, le Sénégal refuse catégoriquement d’endosser le costume d’épouvantail.« Les favoris, ce sont les équipes qui ont gagné, a martelé Cissé. Le Sénégal n’a jamais gagné la CAN. L’Egypte, elle, s’est imposée sept fois ! Mais nous connaissons notre force. Nous sommes de vrais challengers. » Avant d’ajouter : « Nos derniers résultats montrent que le Sénégal est en progrès, mais les statistiques ne donnent pas des victoires. La France n’était pas première au classement FIFA et, pourtant, elle a été championne du monde. »
Si l’ancien défenseur du PSG fait preuve d’une telle prudence, c’est probablement en partie parce qu’il n’a pas oublié les désillusions du passé. En 2017 par exemple, les Lions de la Téranga s’affichaient en prétendants crédibles au titre à l’issue de la phase de groupes… mais avaient été piégés par le Cameroun en quart de finale (0-0, 4-5 t.a.b.). Sûr de sa force tout en étant méfiant, le Sénégal s’avance avec la volonté de ne pas revivre pareille mésaventure. Et avec l’envie irrépressible de s’asseoir, pour la première fois de son histoire, sur le toit de l’Afrique.
Source Eurosport.