L’ancien chef de l’Etat tchadien Hissène Habré retourne en prison ce dimanche pour purger sa peine pour crimes contre l’humanité, après sa libération temporaire de deux mois début avril liée à l’épidémie du nouveau coronavirus, a appris atlanticactu.com de source officielle.
Hissène Habré, 78 ans, a bénéficié le 7 avril d’une sortie de prison temporaire accordée par la justice sénégalaise et a rejoint le même jour une de ses maisons à Dakar.
Mais, samedi soir, le ministre sénégalais de la Justice a déclaré que « l’affaire Hissène Habré est actuellement en instruction devant le juge de l’exécution des peines. Il va devoir retourner demain (dimanche) en prison, comme cela avait été indiqué », a indiqué Me Malick Sall.
L’épouse de M. Habré n’a pas manqué d’étaler sa colère. Elle estime de son côté que ce qui avait motivé cette autorisation de sortie, « c’était la circonstance exceptionnelle de la crise sanitaire et la santé fragile du Président Habré qui, en étant exposé, pouvait avoir des risques importants ». Or, poursuit-elle, « les éléments qui avaient motivé sa sortie (…) sont toujours d’actualité », a rappelé Madame Fatimé Raymonne Habré.
Président du Tchad de 1982 à 1990, M. Habré a été condamné en 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité. Renversé en 1990, l’ex-président tchadien avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par le tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine.
La Rédaction (atlanticactu.com)