Face aux cyberattaques, la gendarmerie des Deux-Sèvres lance un contact unique pour conseiller les entreprises, associations ou municipalités.
C’est une première en France que viennent de lancer les services de gendarmerie des Deux-Sèvres. Ils ont mis en place une adresse électronique (1) à disposition de toutes les entreprises, associations ou collectivités qui voudraient se prémunir des cyberattaques, ces attaques via les systèmes informatiques qui peuvent créer des dégâts considérables.
En 2019, en Deux-Sèvres, pas moins de « 750 faits judiciaires liés à la cybercriminalité » ont été dénombrés. Et cela va crescendo. « À l’échelle nationale, il y a une recrudescence des cyberattaques, plus encore depuis le début de la crise sanitaire », indique le commandant Olivier Valois du groupement de gendarmerie des Deux-Sèvres. « La gendarmerie s’est déjà adaptée à la lutte contre la cybercriminalité. » Ce qui est passé par la création d’un pôle national de lutte contre les cybermenaces au 1er novembre 2019 avec des ramifications dans les départements où ont été créées des Sections opérationnelles de lutte contre les cybermenaces (Solc). Ils sont sept gendarmes en Deux-Sèvres réunis dans cette section, dont des techniciens et enquêteurs en nouvelles technologies.
En Deux-Sèvres, les gendarmes ont pu observer ici aussi la recrudescence d’actes malveillants à distance à mesure que s’installait l’épidémie « accompagnée du développement du télétravail et d’attaques au préjudice des entreprises ou des salariés, pas forcément très bien protégés ». Un peu partout, « nous avons communiqué sur les réseaux à titre préventif ». Physiquement, les gendarmes ont aussi veillé à la sécurité des locaux des professionnels, parfois désertés, en mettant en place l’Opération tranquillité entreprises et commerces (Otec), à l’image de ce qui se pratiquait déjà pour les maisons des particuliers avec l’Opération tranquillité vacances. « Nous sommes également allés au contact des entreprises pour leur donner des conseils de sécurité » pour protéger leurs biens. « La section de lutte contre les cybermenaces et l’Otec se sont rejointes pour créer un point de contact », indique le commandant Olivier Valois. Point de contact qui a pris la forme de cette adresse électronique « sur laquelle les sociétés, entreprises ou commerces, comme les associations et les municipalités peuvent nous solliciter pour obtenir des conseils en terme de sécurité informatique ».
« Surtout une question de réflexe » Toute demande doit être formulée à l’adresse suivante : cybergend79@gendarmerie.inte- rieur.gouv.fr. Ensuite, selon le niveau de la demande, « nous pouvons répondre par courriel, par échange téléphonique ou nous déplacer si nécessaire ». L’adjudant Pascal Bortoluzzi, enquêteur en technologies numériques de la Solc, basé à Niort, est ainsi, par exemple, déjà intervenu pour délivrer ses conseils auprès d’un groupe d’entrepreneurs, avides de connaître les pièges tendus sur la toile, pour mieux les éviter. Attention toutefois, ce nouveau service de la gendarmerie n’a pas vocation à se substituer à des professionnels en la matière. « Nous ne faisons pas de diagnostics » des installations. Il s’agit bien de conseils sur les mesures pratiques à mettre en œuvre, certes, mais surtout sur une attitude générale à adopter face à des menaces parfois bien cachées. « C’est surtout une question de réflexe. Le virus, il est entre l’écran et le dossier. »
Les bons réflexes, de petites précautions et vérifications d’usage doivent permettre d’éviter d’ouvrir la voie au virus en lui permettant d’entrer dans l’ordinateur ou le réseau, en cliquant sur un lien, en ouvrant une pièce jointe… « Il ne faut pas se contenter de recevoir une information qui nous arrive, il faut aller la chercher, la vérifier. » Combien d’habitants ont ainsi délivré leurs données à des malfaiteurs, répondant à un pseudo-courriel des Finances publiques leur faisant croire à un remboursement d’impôts ? « Tout le monde peut se faire avoir », souligne l’adjudant Pascal Bortoluzzi qui invite à la vigilance et à ne pas céder à la facilité d’un clic, en prenant toujours le temps de s’informer, comme ici par exemple en téléphonant à l’administration ou en se connectant au site officiel.
Source : Cybgend